Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 14:29

Vendredi 15 octobre : Ibiza nous voilà !

5h30, c’est parti nous prenons le large direction Ibiza. 48 milles à parcourir, une dizaine d’heures. La météo nous prévoit un vent de travers et une quinzaine de nœuds. Parfait. On croisera peut-être quelques pluies. Nous sortons délicatement de la baie d’Andraix. Seb à l’avant avec la frontale et moi à la barre. Il m’a donné le cap à suivre mais c’est une sensation étrange que d’avancer dans la nuit noire. C’est une nuit sans lune. Si on se retourne on voit la ville éclairée. Ce n’est pas le cas devant nous. Nous passons entre les falaises avec toujours cette appréhension de ne rien voir, de s’enfoncer dans l’obscurité.

Dès qu’on passe le phare on se sent mieux, on risque moins de cogner contre quelquechose. Les deux heures avant que le soleil ne se lève passent vite et les lueurs apparaissent redonnant à la mer et aux nuages leurs couleurs. Nous sommes maintenant au milieu du canal de Mallorque. On adore cette sensation de ne voir aucune côte, d’autant plus qu’au large, c’est brumeux.

Personne aux environs, pas même un ferry ou des pêcheurs ; on approche des côtes, on prévoit de mouiller Cala San Vicente. On s’approche doucement, on aura fait la traversée intégralement à la voile avec un bon vent frais du nord.

D’immenses maisons d’architectes s’élèvent, encastrées dans la falaise, avec chacune un petit escalier qui mène à la mer. Nous on se dit qu’on n’a même pas besoin de marcher pour aller se baigner… Et toc ! On arrive à 16h, ce qui nous laisse le temps de profiter de la crique ; baignade, ballade. Cala San Vicente super mini ; on va dans le mini supermarket pour acheter deux trois bricoles qu’on devra laisser car ils ne prennent pas la CB. Il n’y aucun distributeur à moins de dix kilomètres. La dame nous dit qu’on peut y aller en voiture, retirer de l’argent, et revenir. Elle est vraiment en manque de clients ! Elle nous regarde effarée quand on lui dit qu’on n’a pas de voiture dans le coin. En effet c’est vraiment paumé ! « Mais comment faîtes-vous ?? » « On passe par la mer » « Ah oui, ca fait peut être un peu loin alors ; bon bah désolée pour vous ! ». Nous repartons bredouilles au bateau.

Le retour administratif en France approche et nous devons être le 25 octobre à Valence en Espagne. Nous organisons donc notre route autour d’Ibiza et Formentera. Demain nous irons à Cala LLonga à 10 milles d’ici.

 

Samedi 16 octobre : Cala Llonga, Ibiza

Nous nous réveillons seuls dans la crique. Nos voisins suisses sont partis tôt ce matin pour Palma. On petit dej à l’anglaise avant de décoller. Nous commençons à maîtriser nos roles respectifs. La route est agréable, on profite du paysage bien préservé. Les collines toutes vertes d’arbres s’élèvent, de petits îlots sortent de la mer. Et Seb me dit « regardes, des ailerons ! ». Une maman dauphin et son petit viennent nous dire bonjour ; on est contents, ce sont les premiers qu’on rencontre !

On avance jusqu’à Cala LLonga, cette cala bordée de grands hôtels qui ont les pieds dans l’eau. Quelques touristes profitent de la plage et des pêcheurs, canne en main, attendent leur déjeuner. L’air se rafraîchit mais l’eau reste étonnement chaude, on fait des longueurs histoire de garder la forme. Dans cette crique, restent ouverts de la saison estivale, un restaurant, un bar, tous les hotels, un magasin de souvenirs, un petit supermarket, et un « hippies market » tenu par un couple de soixante-huitards. Ibiza ne se débranche jamais, on entend le son électro qui s’évade d’un quelconque endroit.

 

Dimanche 17 octobre : Ibiza Downtown

Aujourd’hui nous allons à Ibiza downtown. A côté du port, il y a un mouillage. En été il faut bien compter 150 € pour une nuit de port, non merci ! On verra ce que ça donne en hiver… Si ce n’est pas trop cher, on abandonnera notre bateau pour aller passer une nuit dans un appart, gracieusement prêté par Claudius. Il faudra récupérer les clefs au croissant chaud – qui est en fait le croissant show, Ibiza oblige !

Nous arriverons au port d’Ibiza, celui des pêcheurs au fond, probablement le moins cher, il y a une borne d’elec pour six bateaux. On cherche la capitainerie sans succès. Un marinero finit par arriver, 25 euros ; on se demande s’il fait pas du black. On part en mission clefs dans la ville. Quelle étrange ville, les gens paraissent complètement déconnectés de la vie « normale ». De la musique électro autant dans les supermarchés, que dans les bars, les magasins de mode, de décoration, etc.

Les gens sapés façon Ibiza, tous avec une tête qui fait un peu peur. Et dans ce monde étrange, les touristes autant étonnés que nous. Le mec du croissant show n’a plus les clefs de Claudius ; on continue notre découverte Ibizienne dans les hauteurs. Là plus un touriste, on passe l’angle d’une minuscule rue ; on commence par croiser des mamas gitanes, toutes les portes de la ruelle sont ouvertes. On entend s’échapper le son des télés. Les enfants jouent. Une vraie communauté. Au bout de la ruelle, un homme d’une soixantaine d’années assez maigrichon paraît nous attendre ; debout bras croisés en position de cow-boy. On se dit merde.

On passe à côté de lui en disant un hola décontracté, genre on n’a pas peur. Il répond « cocaina, marijuana ? » « euh, no gracias ! » On se casse rapido d’ici, on ne reviendra certainement pas.

On rentre au bateau, on est contents d’être ici, on écoute de la musique, on prend l’apéro tous les deux, on danse.

On s’invite chez les allemands d’à côté. Seb a envie de sortir à la découverte d’Ibiza by night. Il part seul, se fait accoster par un spanish et décident d’aller en boîte ensemble. Ils repassent au bateau prendre des sous. Seb tout content de s’être fait un copain repart et reviendra une demi-heure plus tard plus que déçu. En plus d’être parti en courant avec les sous de Seb, ce connard a embarqué quelques souvenirs du bateau : nos téléphones et l’appareil photo. On est misérablement énervés.

 

Lundi 18 octobre : ouh toi si on te retrouve…

De bon matin, direction commissariat. On porte plainte. Après bilan financier cet abruti est reparti avec 1200 euros de matos. Il va pouvoir s’acheter des tonnes de cocaïne. On part à sa recherche dans la ville sous les conseils avisés du policier qui nous dit de toute façon qu’on a plus de chance de le retrouver nous-mêmes que d’attendre qu’il se fasse chopper. Nadie. On a bien croisé un mec qui lui ressemblait mais ça ne nous fait pas plus avancer. On rentre décontenancés et on essaie de ne plus trop y penser. On prépare notre route pour Es Palmador.

 

Mardi 19 octobre : Ibiza Ibiza, t’en vas pas…

Allez la pêche, el melocoton, c’est reparti, démunis certes mais repartis quand même. En plus il n’y a plus de vent, on se tape deux heures de moteur. On finit par découvrir un endroit magnifique ; plage de sable fin, eau turquoise, palmiers. Un bateau de voyage se gare à côté de nous. Un couple canadien d’une trentaine d’années, un peu maniaque sur les bords. A peine arrivés qu’ils s’agitent dans tous les sens entre rangement, lessive, nettoyage des hublots au psshit psshit, mise en place de housses protectrices partout où il est possible d’en mettre ! Après toute cette agitation voisine, ça nous donne envie de nous agiter aussi avant d’aller se promener sur la plage d’en face.  C’est alors que nous rencontrons nos voisins allemands sympathiques de la veille. Le skipper est un hippie look John Lennon / Agassi des ninties. Ils nous invitent à partager leur repas. Whaou, ils ont fait un barbecue de poissons fraîchement pêchés chez le poissonnier d’Ibiza avec une ratatouille, suivi d’un gâteau au chocolat. On passe la soirée sur la plage avec cet équipage composé de quatre allemands et de deux filles suisses. Ah oui ça me fait penser que Seb s’est fait électrocuter par des méduses pendant notre baignade. On a tellement peur d’elles qu’on est revenus super vite au bateau. On a l’honneur d’assister au bain de minuit médusé de Friedrich malgré la fraîcheur de la nuit. Vers 21h on se fait attaquer par une bande organisée de moustiques géants et on est gelé, on n’avait pas prévu la tenue de soirée. On remercie chaleureusement nos hôtes et on leur souhaite une bonne traversée. Ils partent à Alicante et nous Valence dans les jours à venir.

 

Mercredi 20 octobre : Cala Badella, Ibiza

A partir d’aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de vent. Faut dire qu’on s’est tapé une dépression pendant deux semaines. Enfin, le baromètre remonte, le soleil revient nous réchauffer le cœur et le corps. Nous profitons de la crique avant de lever l’ancre. Nous allons Cala Badella, point de départ pour la traversée. Avant de partir nous allons voir nos amis de la veille garés un peu plus loin pour leur dire une dernier « thank you, goodbye ».

Let’s go. Nous passons entre les roches qui sortent de l’eau transparente. On ne voit pas beaucoup de poissons. Ils doivent être cachés dans les algues. Je leur donne des galettes de riz émiettées ; Apparaissent alors un banc d’aiguilles. Elles goûtent et s’en vont, ça ne leur plaît pas. Pétasses !

On se rapproche de la cala, on croise deux jetskis et un petit yacht en forme de fusée qui rentrent dans cette crique. Plus on avance, plus on aperçoit l’énorme yacht qui s’impose et qui soit dit en passant prend toute la place. Il doit faire cinquante mètres de long, et quinze de hauteur avec quatre étages… Et en fait les jets et le yacht fusé lui apartiennent aussi bien évidement. C’est fou tout ce qui peut se stocker dans ces énormes camping cars de luxe flottants. Il y a dans la crique des pédalos qui s’agglutinent autour de lui, curieux de voir quel genre de personne peut bien s’offrir un tel luxe ! On a envie de se baigner mais on est encore envahi de méduses. On prend l’annexe et on va à la plage faire les touristes… c’est assez agréable. Demain réveil 5h15 pour les douze heures de route qui nous attendent.

 

Jeudi 21 octobre tôt : traversée Ibiza – Valencia

Comme d’hab le réveil est dur, il fait froid. La pleine lune nous éclaire bien. On se prépare, on petit déjeunera en route. Le soleil est de plus en plus flemmard, il se lève à 8h30 et ce n’est que deux heures plus tard qu’il nous réchauffe vraiment. Des dauphins apparaissent, ils sont trois ou quatre. Leur corps ondulent en suivant la forme des vagues. Ils chantent un peu et reprennent leur route vers Ibiza. Au loin on voit des nuages gris et même la pluie tomber. On verra si on se la prend ! Seb a mis sa ligne de pêche. On voudrait offrir un poisson à Jerem et Xav qui habitent à Valencia pour fêter notre arrivée. On n’y croit pas trop car notre pêche n’a jamais été fructueuse. La pêche c’est comme le reste, chacun y va de son avis mais comme chaque avis est toujours différent on est un peu perdu !

Sur notre ligne on a un poulpe bleu, un plomb, plein de petits hameçons à plumes pour multiplier nos chances… toujours est-il que ça me fait mal au cœur de voir les poissons se débattre et que j’ai prévenu Seb qu’il ne compte pas trop sur moi au cas où…

On est au moteur, on avance à 6 nœuds tel un yacht. Le vent ne se lève toujours pas mais les vagues arrivent de face et viennent cogner douloureusement sur la coque. Un bébé moineau se pose de façon nonchalante juste à côté de moi dans le cockpit, on essaie de le nourrir mais il ne veut rien. Il reste vingt minutes avec nous histoire de reprendre des forces et explore le pont du bateau. Je l’adopterais bien mais il décide de reprendre sa route. On décide de changer nos plans, nous allons à Denia (côte espagnole au sud de Valencia) pour passer la nuit et repartirons le lendemain matin pour Valencia. Il nous reste quelques milles à faire et Seb décide de remonter la ligne de pêche. Je m’en occupe et évidement la blague inévitable « ça mord ! ». A peine eussè-je finit de parler que oui ça mordait vraiment. Dès que je touche du matériel de pêche, un poisson apparaît !

On remonte la chose, un superbe maquereau espagnol long de 35 centimètres d’un côté vert et de l’autre jaune or. Bon qu’est ce qu’on fait ? Je n’ai pas envie de le tuer, il est vraiment beau et Seb n’est pas à l’aise non plus. On décide de lui enlever l’hameçon et le remettre à l’eau. Faut dire qu’on n’était pas préparé psychologiquement à tuer quelqu’un aujourd’hui. Une fois remis à l’eau, Seb à des regrets et se dit qu’il l’aurait bien mangé finalement. On décide donc de tuer ce qu’on pêchera demain. Arrivée à Denia sympa, bon accueil, la marina est superbe récente proche. Les douches sont mieux qu’à l’hôtel, on en profite bien ! Ballade, on retrouve des gens civilisés, restau, dodo.

 

Vendredi 22 octobre : On t’aura le poisson !

Une belle journée se prépare, le soleil est là, le vent aussi, on a 40 milles de côtière à faire. Une fois partis, Seb n’a qu’une idée en tête, pêcher ! On se retrouve donc avec trois lignes de pêche histoire d’optimiser nos chances et on s’organise pour la tuerie. Seb enlèvera l’hameçon, je le tuerai et il s’occupera de le vider et cuisiner. On a huit heures de route.

Première touche, on remonte un daurade (à croire qu’on est dans une réserve naturelle !). C’est à moi de jouer, la bouteille de rhum à la main espérant l’avoir à l’overdose. Mon cœur me dit non ; Seb s’empare de la bouteille, la daurade se débat et réussit à s’échapper… On n’est vraiment pas pêcheurs dans l’âme…

Allez courage le prochain on l’aura. Quelques heures plus tard, alors que nous sommes occupés à esquiver les nombreuses branches de bois sur notre route, le winch roule nous indiquant qu’on a quelque chose au bout de la ligne. Seb remonte la chose, un loup d’une trentaine de centimètres. Seb, concentré l’amène dans le seau, je dois agir mais impossible pour moi. Seb l’inonde de rhum. Un semblant de coma ityllique mais revoilà le poisson entrain de se débattre,  dans le cockpit cette fois pour ne pas le perdre. Il y a du sang, je verse une grosse larme. Seb me console en me disant que le poisson a essayé de manger le poulpe en même temps… Cette éternelle histoire de chaîne alimentaire.

Même si je suis triste pour le poisson, je suis contente d’avoir un cadeau à offrir à nos amis Valencianos. On se retrouve tous au port vers 20h. Les retrouvailles sont géniales depuis trois ans rien n’a changé ! Nous accueillons donc à bord Jérémy, Xavier et Julien qui ont du mérite car ils ont galéré une bonne heure avant de nous retrouver. Sans téléphone c’est plus dur, ils avaient pour seule indication port de Valencia ! On leur montre notre pêche, on cuisine tous ensemble. Ca fait du bien la communauté. Programme du week end : sortie en mer, escalade et sortie à Valence évidement. Nous veillons jusqu’à 3h du mat’ ça faisait longtemps…

 

Samedi 23 octobre : On déménage, on escalade

Aujourd’hui on décide de changer de port. Seb s’est fait assez mal accueillir hier, les douches ressemblent à celle d’un gymnase, pas un supermercado, on est à 7 kilomètres du centre. Enfin tout ça pour dire qu’on n’accroche pas trop. En plus l’autre port c’est 8 € par jour, près du centre ville avec les yachts de luxe !!

Nous y arrivons en début d’aprem sous un soleil de plomb, accueil agréable, nous avons notre place pour un mois au moins, le temps de parer le bateau.

Valencia 004Jerem, Xav et Julien viennent nous chercher pour une session escalade. Nous nous enfonçons dans la campagne valenciana pour nous retrouver dans un super spot. En face d’un beau château délabré se dressent nos falaises d’escalade. Nous y passons l’aprem, nous grimpons, descendons, assurons. La montagne est étonnement verdoyante, elle sent les fleurs et les pins. Nous repartons direction la coloc pour une spanish bouffe et soirée. C’est comme ça qu’on se retrouve dans le bar y’a pas plus typique. Ps de musique, normal les spanish se contentent d’eux-mêmes, ça rie, ça crie, ça boit. Le bistrot est un peu vieux et sale. Carrelage au sol et peinture beige écaillée au mur décoré d’affiche des fifties. Des briquets à disposition pendent au mur, alors qu’une tête d’indien accrochée près du frigo se prend l’air du ventilateur dans les plumes. On goûte tous un tas de chupitos. La cloche sonne, c’est l’heure de partir. Le patron nous offre un dernier chupito pour notre demi-heure de marche à suivre.

On repart contents d’avoir participé à cette scène de vie. Sur la route, devant nous un couple de jeunes mariés. Comment le sait-on ? Parce qu’ils portent leur accoutrement de soirée de noces et ne marchent plus très droits. On ne peut pas s’empêcher de leur demander si tout va bien… En fait oui, ils rentrent à l’hôtel à pied histoire de décuver un peu. Nous de même.

 

Dimanche 24 octobre : la voile selon Xavier

Comme on l’a  annoncé ce week end sera sportif. Aujourd’hui c’est sortie voile. Suite à ses merveilleux talents d’écriture prouvés dans le récit roadtrip à Barcelone avec Petrouchka en septembre 2007. Il nous offre quelques lignes de rire.

 

Valencia 023Petite après midi voile, malgré un avis de tempête et une interdiction formelle des gardes côtes, nous décidâmes d’affronter l’océan ! Les plans sont les plans et ce qui est fait n’est plus à faire !

Camille à la barre pour la sortie de port (ça limite les disputes paraît-il...) dès l’arrivée en mer, la pression monte à l’image des vagues de 8 mètres qui nous attendent..tirage de cordes (des boutes diront les puristes), lecture de tableau de bord incompréhensible, regardage de flèche en haut du mât de 35 mètres, montage de voile et pêche au poulpe furent les principales activités..

Attention, pour les âmes susceptibles, n’embarquez pas avec des marins, ils crient sans cesse dans les moments de pression.

Une fois que nous avions réussi à dominer cette étrange créature qu’est le bateau (en tirant sur pleins de cordes), le calme s’est de nouveau établi dans le cockpit. Les plus fougueux se sont lancés dans une activité de pêche radicale à l’aide d’un poulpe bleu (selon un sondage INSEE réalisé sur 3 individus, le poulpe bleu est plus productif que son confrère rouge en matière de pêche.. C’est bien connu, les poissons votent plutôt à droite). Le déroulage de la ligne a laissé apparaître un manque cruel de maniaquerie du personnel encadrant lors de la pêche précédente..la ligne était emmêlée. Malgré un risque non négligeable d’y laisse un doigt, Jérémy démêla la ligne avec un succès sans précédent dans l’histoire de la pêche en haute mer. Hélas, après plusieurs heures à aguicher le requin mangeur de poulpe bleu, ça ne mordait pas, rien pas même une algue...C’est alors que de nouveau, la pression monta d’un cran parmi les croisiéristes qui voyaient en cet échec l’ombre de l’assiette vide..il fut alors décidé par le capitaine d’effectuer l’une des manœuvres les plus compliquées en matière de navigation, le demi-tour..Un demi-tour peut paraître quelque chose de simple à nous conducteurs automobilistes, il ne l’est en rien lorsqu’on conduit un voilier ! Plusieurs consignes fermes ont été données à l’équipage désormais surentraîné, lâchage de corde d’un côté et tirage de la corde jumelle dans le même temps ! le tout accompagné d’un poussage de la barre et d’un « attention à la baume ! », cette fameuse baume qui a rendu tant de marins à la mer.. Une fois cette opération effectuée avec succès, la fine équipe pris la direction du port synonyme de fin de sortie.. tous commencèrent à respirer lors de l’entrée en eaux calmes, c’était la fin de l’aventure, il ne restait plus qu’à Camille de garer le bateau sous le regard apeuré des passagers.. une manœuvre qu’elle effectua avec un succès non égalé à ce jour.. un apéritif fut offert afin de conclure cette belle journée et le supermarché remplaça l’échec cuisant de la pêche…

En vous remerciant pour cette ballade.

 

PS : les faits relatés sont uniquement basés sur des faits réels même si parfois un peu amplifiés pour donner du rythme et susciter l’intérêt du lecteur. Valencia 040

 Valencia 044 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 25 octobre – Mercredi 27 octobre

Aujourd’hui c’est le départ de Seb de très très bonne heure. Je vais passer trois jours à bord avec pour principales missions : rangement, nettoyage et organisation. Ca n’a rien de palpitant mais bon il faut le faire… Heureusement mes nouveaux colocs m’accueillent pour le dîner ! Ce lundi a été assez intense, 30 nœuds de vent dans le port, c’est assez impressionnant, le vent emporte tout ce qui traîne. Mon vélo a failli y passer d’ailleurs. Les marineros super efficaces passent voir chaque bateau et contrôlent les amarres.

Plus tard dans la journée les rafales sont plus fortes et l’avant du bateau monte et descend violemment jusqu’à l’inévitable touche sur le quai. J’appelle à la VHF les marineros « Ayuda Ayuda ! » Je file à l’avant pour repousser le bateau ; le Suédois d’à côté me voyant dans l’urgence s’empresse à son tour de venir m’aider (ah ces Suédois…). Les marineros arrivent rapidement. Chacun s’empare d’une amarre, ils accrochent leur bateau à moteur pour faire reculer le notre, pètent un taquet d’amarrage, s’excusent et mission accomplie. Une bricole de plus à réparer à notre retour

Quant à ma mission aéroport elle débute plutôt bien. J’ai à peine fait quelques pas que j’aperçois un surfer qui range son matos dans la voiture. Mes précédentes expériences d’auto-stoppeuse me poussent à lui parler. En cinq secondes je viens d’économiser une bonne demi-heure de marche avec un sac de onze kilos qui est d’ailleurs probablement un peu trop grand pour passer la « douane » de Ryanair. Ils ont un vrai problème avec les bagages à main. Enfin bon je m’en sortirai bien… L’aéroport, encore un endroit fabuleux pour les passionnés d’observation de comportement humain. Ca tombe bien j’en verrai trois aujourd’hui : Valencia, Madrizz (pour les locaux !) et Paris. Belle journée en perspective.

Pour en revenir à cette histoire de sac, je me dis que s’ils m’emmerdent c’est qu’ils l’auront décidé de leur plein gré. Je me vêtirai donc de tout ce que contient mon sac et là il sera à la norme débile Ryanair. D’ailleurs est ce que le fondateur de la compagnie s’appelle Ryan ?? Son fils peut être.

 

Arrivée sans encombre retour en famille on se dit à dans quelques semaines pour la suite de nos aventures on board !

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
Très intéressant journal de voyage ! On va partir cet été à ibiza,je pense parcourir une bonne partie du nord et faire de la randonnées et de la plongée. J'ai très envie d'y aller.
Répondre
C
<br /> <br /> ! Oui en effet, c'est une île très préservée malgré le "dancefloor ambiant" en ville !! Allez faire un tour à Formentera, ca vaut le coup aussi !<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> salut les marins !<br /> Je viens tout juste de lire ce dernier recit ( qui a donc eut lieu avant qu'on vous voit sur la terre ferme ! ), et je confirme que xavier n'a rien perdu de ses talents d'écriture !<br /> <br /> bisous à vous deux<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> ah j'avais oublié de te répondre ! j'ai reposté un article et je sais que tu n'es pas inscrite à la newsletter mon ptit chou à la crème ! donc je t'y inscrit de force et tu n'auras qu'à confirmé<br /> !! plein de bisous<br /> <br /> <br /> <br />