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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 16:17

Traversée Minorque – Sardaigne - 3 et 4 mai 2011


traversée Sardaigne (1)

 

C’est parti pour 36 heures de navigation, le gars de la station essence se réjouit de nous voir partir enfin. Il nous a sauvé la mise plusieurs fois auprès des autorités portuaires mais cela fait quand même trois nuits qu’on squatte… Nous partons enthousiastes en flotille avec les italiens, nous convenons d’un canal VHF pour communiquer. A peine sortis du port, une houle d’un à deux mètres nous accueille avec un force 4-5 nord ouest. Nous sommes à la voile, nous avançons pas trop mal. Quatre heures plus tard, on ne voit plus les italiens, ils nous ont sacrément grillé ! Le vent d’ouest arrive, on abbat pour ne pas empanner.  Les italiens nous appellent à la VHF, ils ont un 34 pieds, on leur demande ce qu’ils ont fait pour avancer si vite en plein vent arrière, même un X de 50 pieds ne les a pas doublé.

 

traversée Sardaigne 1

En flotille avec les italiens !

 

Allez Marco et Antimo avouez, vous êtes au moteur ! Ils rigolent à la VHF et nous disent « Bon on vous attend à Port Alghero demain soir ! » On essaie de notre côté de caper un peu mieux, on tente les voiles en ciseaux mais avec la forte houle c’est vraiment dur à tenir. On pense au spi mais le vent est un peu trop fort et on ne se sent pas assez aguerri pour le tenter. On opte finalement pour affaler la grand voile et avancer au génois, au moins on pourra tenir les 150-155 degrés du vent. On se fait sacrément remuer au moment d’affaler. Le vent retombe un peu, on s’aide au moteur pendant quelques heures. Le vent revient convaincu, on a un bon force 5 établi avec des rafales à force 6, on fait des pointes à plus de 8 nœuds, on rattrape bien notre retard. La nuit arrive, le vent monte ; on ne voit plus du tout les côtes, on se sent bien seuls ! Seb reste dans le cockpit, moi je m’affaire à la cuisine et à la préparation de la nuit. Je prépare le thermos, le duvet pour les quarts, les vestes, les combinaisons et les harnais de sécurité. Quand la nuit tombe il fait vite froid, les étoiles nous encerclent et la houle nous rappelle d’être vigilants. Nous sommes fatigués de notre journée et commençons les quarts de deux heures de bonheur.

Seule, dans le cockpit, bien emmitouflée, je scrute l’horizon, je vois les crêtes blanches des vagues et surveille attentivement le génois. Nous sommes toujours plein vent arrière et crains l’empannage sauvage. Je lofe de quelques degrés par ci par là, je les rattraperai plus tard. Le vent s’établit force 6 et nous avons des rafales à force 7, on va super vite !

 

traversée Sardaigne (2)

 

Plusieurs bulletins météo spéciaux ont été émis sur les zones Corse et Sardaigne prévoyant « force 8 localement avec une mer très forte ». Mmmh sympa ! On a concocté un 3ème ris à notre grand voile pour réduire la voilure plus tard au besoin. La nuit se passe bien, nous nous détendons et nous endormons facilement chacun notre tour. Nous n’avons croisé absolument personne à part les avions au dessus de nous qui nous rassurent. On se dit que le ciel est praticable, c’est déjà ca !

Notre deuxième jour de mer s’entame, le jour perce vers 5h30 et nous laisse voir les montagnes de vagues qui nous entourent. Il y a maintenant des creux de 3 à 4 mètres ; Quand le bateau descend les vagues, on a la sensation d’être sur des montagnes russes !

On appelle les copains italiens. « On a un thon, 25 kilooooooooooooooooooos ! On le mange ensemble ce soir !” On compare nos positions, on les a un peu rattrapés…Quand même ! Dans l’aprem les dauphins nous rendent visite, ils jouent un peu à l’étrave et reprennent leur route. Seb aperçoit des globicéphales au loin mais eux ne s’approchent pas ainsi qu’un aileron pouvant ressembler à celui d’un petit requin stagnant à la surface de l’eau. Que de rencontres !

Nous continuons notre route, la visibilité est très mauvaise. Seb guette les côtes mais ne voit rien. 10 milles avant notre arrivée, le vent tombe mais la houle persiste ce qui est très désagréable, on décide d’allumer le moteur, un peu las de se traîner à 4 nœuds quand ce n’est pas moins. Surprise ! Il ne démarre plus, il nous aura vraiment tout fait notre cher Volvo… Diagnostic rapide : problème d’alternateur… Heureusement Seb connaît bien notre moteur capricieux mais increvable et lui avait fabriqué un système pour se brancher sur les batteries de service et ainsi démarrer en cas d’urgence… Nous repartons le cœur battant, on y est presque !

 

Nous arrivons à 20h en même temps que les italiens, on passe la soirée ensemble avec aussi les américains d’à côté, on rigole bien, on est crevé et on a qu’un envie dormir sereinement !

 

5 mai – Porto Alghero, Sardaigne

 

Antamo & Amorgos


Ici le port est gratuit pendant cinq jours, c’est assez plaisant ! On va en profiter pour se balader et s’occuper du moteur… Encore ! On est en bonne compagnie, les italiens d’un côté, les américains de l’autre. On se parle souvent de bateaux, de projets de navigation. Un mécano vient voir le moteur, c’est un ami des américains, mais on sent bien qu’il n’a pas trop envie de mettre les mains dans le moteur si on ne le paye pas ! On n’insiste pas, on se débrouillera sans lui…

On se ballade dans la vieille ville de porto Alghero, c’est magnifique, on achète un dico d’italien, on compte bien s’y mettre sérieusement !

Ce soir on va au restau avec les italiens, c’est top, on parle de plus en plus fort pour se faire entendre, super soirée on se marre. On a pris le taxi 20 € aller-retour pour nous quatre. Au retour le taximan nous redemande de payer 20 € de plus, il plane carrément, une engueulade à l’italienne commence jusqu’à ce qu’il sorte une clé à molette énorme, il compte bien nous faire peur ; ça ne marche pas je l’insulte de tous les nouveaux mots que j’ai appris, il n’est pas très content mais on se casse pronto pronto ! Après une super soirée, on boit un dernier verre au bateau, on rigole mais on est tous crevés.

 

6 mai – Porto Alghero, Sardaigne


Peter kourtney Norna


Journée très peu productive, on achète une clé internet italienne qui nous permettra de consulter la météo à volonté, prendre les mails et tenir le blog à peu près à jour ; ça vaut carrément le coup : 3 mois 60 € tout compris. Nikel ! On se ballade avec Peter et Kourtney, les américains d’à côté, ils ont traversé l’Atlantique avec leur bateau en bois Norna refait à neuf par leurs soins, franchement impressionnant. Du mât au pont en passant par tout l’intérieur… je n’ai qu’un mot Whaou !  

 

7 mai – Porto Alghero, Sardaigne – Au boulot !

Aujourd’hui sera une journée consacrée au bateau eh oui, une de plus… Debout 8h, direction chez le mécano, on a besoin d’un filtre à huile et d’huile pour la vidange. Le bateau continue à perdre de l’huile, l’américain Peter nous conseille d’acheter un additif pour qu’elle soit plus épaisse. Et ca finira par marcher, plus une goutte qui s’échappe, belle opération ! Ceci suivi de réparations et entretiens divers : alimentation des batteries, enrouleur de génois, haubans du panneau solaire, fabrication d’un support pour la manivelle de winch au mât. Entre ces bricoles, je trouverai le temps de nous confectionner des lasagnes, du caramel, un gâteau de riz au chocolat. Faut dire que j’ai fait du riz en quantité industrielle et je ne savais plus quoi en faire après le riz à la tomate, riz au thon frais, roulés de courgettes au riz, riz au curry et j’en passe… La journée passe vite, une bonne douche et le soleil commence à se coucher.  


8 mai – Virée à Bosa, Sardaigne  

 

Bosa Sardaigne (12)


Aujourd’hui on va prendre le bus, ça fait sacrément longtemps que ce n’est pas arrivé ! Une heure entre les montagnes, on monte, ça tourbillonne, on descend. Il n’y a rien de construit. Des champs d’arbre assez luxuriants, l’hiver a été pluvieux. En une heure de route on aperçoit uniquement une ferme avec des moutons et des vaches, et une voiture rouge abandonnée sur un flanc de montagne. Vision plutôt amusante ! Arrivée à Bosa Marina, l’ambiance est étrange, on a l’impression d’arriver dans une ville abandonnée, où la plupart des maisons sont des ruines. On avance dans la ville, on croise quelques italiens, ils ont vraiment des têtes de mafieux ! On achète quelques tomates et du pain pita, le gars nous arnaque de quelques centimes, c’est toujours ça de pris. On partagera notre repas avec les deux chevaux du coin. Journée ensoleillée de détente, ça fait du bien. On se prend la première glace de l’année à un euro, on se demande si c’est le tarif de l’hiver ! Retour au bateau, on s’endort dans le bus, on a marché toute la journée.  

 

Bosa Sardaigne (10)


 

9 mai – Découverte à bicyclette, Sardaigne  

On profite de notre place de port gratuite pour s’offrir un tour à vélo. Une petite vingtaine de kilomètres ça revigore ; On a trouvé une superbe piste cyclable bordée par des pins, ça sent bon, on pédale à fond, on a besoin de se dépenser. On arrive dans une crique magnifique sea sand and sun. L’eau est fraîche, plus qu’aux Baléares, d’ailleurs personne ne se baigne. De retour au bateau notre dinghy nous déprime, il est de plus en plus dégonflé ! On se réattelle à le réparer…  

 

10 mai – A la recherche du dinghy, Sardaigne  

Bon la sentence est tombée, il n’y a plus rien à faire pour notre annexe. On part demain pour le nord de la Sardaigne, on va se ravitailler dans un supermarket avec des prix défiant toute concurrence, à nous le frometon italien ! On occupe notre aprem à errer ici et là entre le port, la zone technique et les shipchandlers à la recherche d’une bonne occas. Comme dirait Dad « vous pouvez toujours en voler une ». Oui c’est sur mais c’est pas très cordial !! Bon on avisera… En fin de journée, on lui remet une petite couche de sika sur les coutures qui ne tiennent plus la route et on verra ça plus tard… On rejoint les potes italiens avec lesquels d’ailleurs on arrive très bien à se comprendre : un peu d’anglais, d’espagnol et d’italien, c’est ce qu’on a nommé the boat language. Une grosse accolade avant de se retrouver en Grèce plus tard.  

 

11 mai – Porto Stintino, Sardaigne  

Allez on repart. Seb a resquillé de l’eau hier, on en a profité pour faire une lessive, remplir les cuves et dessaler le bateau. Rien que ça… Au petit matin, nous avons eu une visite à bord. Une dizaine d’adolescentes ayant visiblement bu un petit coup de trop parlent fort devant le bateau. Une petite secousse, à l’abordage ! Ni une ni deux je bondis du lit, ouvre le capot et hurle : « Go away, away, away ! Fuera ! », suivi d’un « Aaaaaaah ». Elles essaient de monter sur le bateau à genou sur le rail de fargue, et oui ça fait mal ! Elles déguerpissent en nous hurlant en espagnol « on voulait juste prendre une photo » Bah tiens ! Malheureusement pour elles, tout s’entend sur un bateau. Nous nous levons deux heures plus tard à 7h, c’est parti pour 35 milles et une super navigation au près et travers. On n’avance pas bien vite car le vent est faible. Un Océanis nous frôle au moteur. La mer est belle, on admire le paysage. On passe par le passage de Fornelli, un petit archipel d’îles avec que peu de fond, la navigation est très précise, nous sommes concentrés ! On retrouvera d’ailleurs l’Océanis à côté de nous au port. On comptait bien jeter l’ancre mais le guide âgé de 15 ans ne précisait pas la récente construction des pontons. On négocie, on s’en tire pour 10 €, les marineros s’achèteront des bières !  

 

 

12 mai – Bonifacio, Corse  

 

Boniifacio Corse (13)


On est reparti pour 50 milles, une dizaine d’heures. La mer est belle, le soleil brille ; On fait quelques heures de moteur à notre grand désarroi. Malgré la dizaine de nœuds de vent prévu, il peine franchement à s’établir. On envoie le spi vers midi, il nous tire à 5 nœuds pendant plusieurs heures jusqu’à ce que le vent monte d’un coup d’un seul. Le bateau part au lof jusq’à 70 degrés du vent ce qui couche le bateau. On abat et on affale rapidement, évidement la chaussette du spi se bloque donc on le range en vrac.

 

Boniifacio Corse (1)

 

Il y a maintenant un bon force 4, on envoie le génois et on se rapproche rapidement de Bonifacio. On aime le bruit des vagues qui défilent le long du bateau. En face la Corse, à notre droite les îles Lavezzi et derrière nous la Sardaigne. Dans les bouches de Bonifacio c’est vraiment dingo, il y a deux beaufort de plus qu’ailleurs. C’est bon à savoir ! Nous arrivons et nous dirigeons vers la station gasoil. Le gars bien sympa nous indique une place de resquille. Ni une ni deux on rallume le moteur, du moins on essaie, plus aucun contact. Et nous qui croyions qu’il nous avait tout fait ! Seb se transforme alors en mécano, diagnostique le problème rapidement (de plus en plus rapidement d’ailleurs !). Ce coup ci c’est l’alimentation du tableau de commande du moteur. Bref on va s’amarrer à l’endroit fétiche. On se retrouve à côté d’un 4 mâts d’une centaine de mètres, bon spot !  

 

13 mai – Iles Lavezzi, Corse   

 

Lavezzi Corse (3)


Après une excellente nuit au port de Bonifacio, nous nous faisons virer amicalement. Direction Iles Lavezzi, la navigation est précise, il y a beaucoup de hauts fonds. Nous sommes d’accord pour dire que ces îles sont de loin les plus belles que nous ayons rencontrées jusqu’alors.

 

Lavezzi Corse (4)

Seb dans le hamac

Les rochers ronds sortent de l’eau turquoise et s’empilent d’une façon très… personnelle dirons-nous. Nous prenons notre premier bain, l’eau est à 18,5°. Nous essayons de rejoindre le cimetière de l’île qui abrite des naufragés. Les oiseaux règnent ici, ne nous laissant pas passer, ils hurlent de toute leur force et font mine de nous attaquer. On flippe un peu, Seb a déjà eu une mauvaise expérience avec une mouette et me fiche la trouille !! On se remet à l’eau entre les rochers et les oursins. Ouf sauvés ! Le coucher de soleil est magnifique, nous sommes quatre bateaux dans la petite crique.  

 

 

Lavezzi Corse (12)

 

14 mai – Cala Giunca, île Cavallo, et Golfe de Santa Manza Corse  

 

Lavezzi Corse (15)

 

Nous nous levons de bonheur pour profiter au maximum de cet endroit fabuleux. Nous décidons d’aller sur l’île d’à côté pour le déjeuner. Il y a du vent, nous remontons au près serré avec les yeux rivés sur la carte pour ne pas se prendre un caillou caché. Nous arrivons une fois de plus dans une crique magique qui abrite deux maisons fantasques. On enquête aux jumelles ! Nous ne traînons pas car un coup de vent est annoncé pour cette nuit et on veut se trouver un abri de luxe. On opte pour le golfe de Santa Manza qui n’est pas très loin. On arrive contents de changer d’endroit mais il nous paraît un peu fade comparé à ce qu’on vient de voir  à cause de tous les déchets rejetés par la mer sur la plage. Seb a envie d’aller à terre et notre annexe est franchement dangereuse pour un trajet de plus de 10 minutes. On en a marre de ne plus pouvoir se déplacer, ça fait quand même deux semaines qu’on galère ! On se motive, on regonfle, on va vite à terre avec dans un sac le gonfleur et l’écope… Chose inattendue, enfouie dans le sable comme un carré qui dépasse, mais qu’est ce donc ?? On creuse un peu oh bah ça alors, une barquette en fibre. On a le sourire aux lèvres, on mesure à l’enjambée, les dimensions sont bonnes mais il faut encore la sortir de là… On va se promener tout en y réfléchissant mais la ballade est courte, on a trop hâte ! On enlève 500 kilos de sable à l’écope et à bout de bras et oooohh elle est trop mignonne, elle trône dans son bain de sable. On la veut, on l’a sauvée après tout ! On se demande comment on va la transporter mais la reflexion est rapide, on monte dedans, on accroche notre tas de caoutchouc derrière et direction bateau ! Elle est abîmée, elle prend l’eau mais elle fonce ! On prévoit de la refibrer, d’installer deux bancs et un caisson étanche.   Un pêcheur pour le plaisir passe à côté de nous et nous propose sa bouée qu’il vient juste de faire installer, décidément on est chanceux aujourd’hui et on est super rassuré car il a fait couler trois tonnes de béton, ça devrait tenir !! Le bilan de journée est positif. D’autant plus qu’on a rencontré Didier, qui habite un bateau pas loin et qui travaille ici dans la pêche pour l’été. On l’invite à boire l’apéro, on papotte de tout et du vent qui arrive. La nuit est agitée, on tourne autour de la bouée, la lune est encerclée d’un tas de nuages et on entend les rafales qui passent au dessus de notre tête. On s’endort assez tranquillement.  

 

cam seb

 

15  mai – Golfe Santa Manza, Corse

 

Rondinara Corse (1)

 

Les rafales de vent nous réveillent, on admire notre nouveau canot. Didier vient nous voir et  nous propose gentiment de nous emmener faire quelques courses. La mer est assez agitée et c’est assez tumultueux de rejoindre le rivage mais ce n’est rien comparée à la route du retour. Les vagues nous font face en nous balayant le visage toutes les 3 secondes. On arrive au bateau complètement trempés et nos vivres sacrément salés. On rince tout mais c’est impossible d’accrocher nos vêtements aux filières tant le vent est fort. On invite Didier à boire un coup et on papote un bon bout de temps. La journée passe vite, on fait des jeux, on bouquine. En fin de journée le vent finit par se calmer un peu et on en profite pour inaugurer notre nouveau canot, il surfe sur les vagues, c’est top !


16 et 17 mai – Porto Vecchio, Corse

On se lève de bonheur avec une seule idée en tête : aller à Porto Vecchio pour réparer notre canot ! On a quelques heures de navigation qui passent rapidement et nous arrivons à Porto Vecchio, il faut quand même une heure pour entrer dans le golfe et aller jusqu’au mouillage à côté du port… Nous repérons les lieux et nous faisons un plein d’eau discret pour les douches solaires. Ca nous fait plaisir de nous relancer dans le mastic, l’epoxy et la fibre. On comble les trous, on renforce notre canot et on installe un support pour le moteur. Certes on a des rames mais pour les longs trajets, ça aide bien. Il y a un anglais qui passe nous voir en annexe, il a une petite mallette. Que veut-il nous vendre ?? C’est un marchand eau-bulant ! Il vend des leds à des prix défiant toute concurrence. Mauvaise pioche on est déjà tout équipé. Il ne perd pas le nord et nous propose carrément d’être revendeur. Ma foi pourquoi pas !  

 

Mercredi 18 mai – Porto Vecchio, Corse : Mise à l’eau  

 

Ca sèche, ça sèche, ça sèche. Mais quoi ?? Le canot tiens ! On fait quelques retouches à l’epoxy puis deux couches de peinture et le grand moment d’émotion approche. Bon ça flotte c’est dejà ça… mais quelques infiltrations d’eau persistent. Aaargh on est déçu. On file en ville à toute blinde, contents de voguer vers la terre. On se promène, on se ravitaille et le canot est désormais sacrément chargé entre les courses, 30 L d’eau et nous. Bonne mission !  

 

Porto Vecchio Corse

 

Jeudi 19 mai – Cala Rondinara, Corse      

Aujourd’hui c’est le grand jour des retrouvailles. On a RDV avec Pierre et Serge, nos copains de l’année dernière. Ils viennent d’Ajaccio, ça leur fait de la route, ils vont naviguer toute la journée. Quant à nous c’est plus relax, on a 15 milles à faire et notre annexe à rerereréparer ! On n’a pas beaucoup de vent, on se traîne à 3 nœuds même 2 nœuds. On ne met pas le moteur, on a tout notre temps donc on mange à bord tranquillement. Le vent tourne un peu, le capitaine veut envoyer le spi. On rejoint rapidement la cala du coup ! Une des plus belles criques de Corse, je vous refais le topo plage en arc de cercle, sable blanc et eau turquoise entourée de montagnes verdoyantes. On se méfie car il y a des hauts-fonds en plein milieu de la crique, ce serait con de s’échouer ! On pose l’ancre et on va à la plage avec les outils : perceuse, tournevis, vis, boulons, epoxy et sika, au boulot ! On rebouche les trous et on installe des crochets pour soulever notre nouveau canot hors de l’eau plus facilement. Willy passe dans le coin, un van-traveller qui fait le tour de Corse. On passe la fin d’aprem avec lui et nos copains tant attandus finissent par pointer le bout de leur étrave. On les regarde mouiller mais on ne peut pas aller les accueillir, l’epoxy n’est pas sec. Ils nous rejoignent et nous ramènent au bateau. Les vacances commencent, on prend l’apéro et Sergio nous a concocté un poulet au curry. On se couche tard… On passe la soirée à se raconter nos anecdotes de l’hiver et à rire jusqu’à n’en plus pouvoir. Sacrées retrouvailles !  

 

Les razzoli Sardaigne (1)

 

Vendredi 20 mai – Iles Razzolis, Sardaigne  


Razzoli Sardaigne (11)

 

Le réveil matinal est un peu difficile mais on a envie d’aller découvrir ces fameuses îles Razzolis, depuis le temps qu’on en parle et qu’on nous en parle. Willy est de la partie, il a laissé son van sur le parking et rejoint l’équipage de Pierre. Il y a force 4 dehors et on est au travers. On a pris un ris par précaution car dans les bouches de Bonifacio, il y a souvent deux beauforts de plus. On avance bien et on reste côte à côte avec Céline, l’équipage de Pierre pendant 2h30 quand même ; On se fait coucou, on se double tour à tour, c’est rigolo ! On affale juste à l’entrée de la crique, il y a encore des rafales à 15 nœuds. Nous nous retrouvons dans Cala Longa, les roches forment des pics meurtries par le vent et le soleil, l’odeur exubérante des fleurs envahissent nos narines. Ici c’est comme le paradis. Serge pêche une oblade et Seb un poisson inconnu au bataillon avec les couleurs d’un perroquet. Encore une bonne soirée entre marins !  

 

Les razzoli Sardaigne

 

Samedi 21 mai – Palau, Sardaigne  

Nous levons l’ancre pour aller profiter de la crique voisine. C’est un rond point entre les trois îles qui nous entourent. C’est vraiment fantastique. Des gardes viennent nous voir et nous disent que c’est 2 € le mètre. A nos deux bateaux, ça ferait 40 € quand même. A ma grande habitude on tente la « resquille autorisée » et ça marche ! « Mangare tranquilamente » Il faut pas nous le dire deux fois. On reprend ensuite la route direction Palau en Sardaigne, un mouillage près du port et des commerces. Ca nous arrange bien car on commence à être à sec de vin et de légumes. On se fait une belotte le soir, équipage Céline contre équipage Titia, on peut dire que ça donne !  

 

Razzoli Sardaigne (1)

 

Dimanche 22 mai – Palau, Sardaigne  

Journée tranquille à profiter de la crique, on a un peu la flemme de changer d’endroit du coup on va courir et se baigner. Oh la belle vie !  

 

Lundi 23 mai – Cala Coticcio, île Caprera, Sardaigne  

 

Cala Cotticcio, Sardaigne


On se décide à décoller en début d’aprem après avoir refait des provisions car nos prochaines escales seront soit désertes de tout commerce, soit abusivement chères. On slalome entre les îles c’est «  un joyau » comme dirait Willy l’embarqué de dernière minute. Il nous fait bien marrer, il est émerveillé de tout, on l’appelle le zébulon. Bref, on se fait deux heures et quelques de nav et on arrive Cala Coticcio. On l’estime à la deuxième plus belle crique après les Lavezzi de tout ce qu’on a vu jusqu’alors. Splendide, les mots sont difficiles pour la décrire. On nage, la température de l’eau a augmenté un peu et on escalade les rochers environnants. Demain c’est le départ pour l’équipage Céline alors on se décide à faire la fiesta. On picole, on mange bien, on écoute de la musique à fond et on se couche tard.  

 

Cala Cotticcio, Sardaigne (1)

 

Mardi  24 mai – Porto Cervo, Sardaigne  

 

On attaque la journée par une rando cross entre les rochers, il y a des sangliers et des chèvres dans le coin. On croise une vipère qui se faufile dans les crevasses. On marche jusqu’à une pointe de l’île et on revient à la nage au bateau.

Avant de reprendre des routes différentes, on s’offre un bon repas entre marins. On s’embrasse, on se dit à bientôt, c’est toujours un peu émouvant. L’équipage de Pierre rejoint des amis à Calvi en Corse et nous, nous descendons à Porto Cervo en Sardaigne avant de pouvoir traverser direction Rome, Italie. Porto Cervo est le Saint Tropez de la Sardaigne, il y a d’immenses yachts et de beaux voiliers. Des maisons luxueuses bordent toute la baie et la marina est une ville à elle seule. Nous mouillons à côté du port face à une petite plage privée. L’eau est claire et tranquille. Une petite promenade nous confirme que la fréquentation est plutôt du dernier cri. On passe les ruelles artificielles bordées de Dolce&Gabbana, Hugo Boss, Cartier, etc. Pas une boulangerie évidement ! On passe la soirée, tranquilles au bateau, à se remettre de nos soirées festives précédentes…  

 

Mercredi 25 mai – Porto Cervo, Sardaigne

  Aujourd’hui on a tout un tas de missions. Première chose, trouver le magasin TIM de notre clé 3G car elle ne fonctionne plus… On commence par 4 km à pieds pour rejoindre la ville la plus proche. On se renseigne, on doit faire 6 km de plus. On avance tout en s’essayant à l’autostop auprès des Sardes. Ils ne se sentent absolument pas concernés, il y en a même un qui  tape une grosse accélération en Aston Martin. Sympa ! Un couple de français en camping car s’arrête et nous dépose gentiment devant la boutique. Le retour est rapide, on marche une petite demi-heure et un marocain nous ramène au port alors que ce n’était pas sa route. Conclusion : ne pas espérer grand-chose concernant le déplacement à titre gratuit dans une automobile sardine ; on a vu plus d’une cinquantaine de voitures passer quand même ! Bref on rentre sur les coups de midi, on peut dire qu’on a été efficace ! On s’attelle ensuite à nettoyer le carbu du moteur de l’annexe car ce dernier ne démarre plus. On installe un banc sur notre canot tout confort et Seb se motive à démonter le guindeau qui nous a lâché. Les charbons sont sales et il nous manque un outil pour finir d’ouvrir ce satané moteur électrique. On a repéré un gros chantier naval, on a de la chance, le mec est sympa. Il nous ouvre notre truc et nous file de l’acétone pour qu’on puisse tout nettoyer… Retour au bateau, remontage, Ca marche. Nikel. Seb en pleine forme va se faire une partie de pêche au harpon et moi je l’accompagne en canot dans les roches de l’entrée du port. Il revient avec une daurade !

 

Jeudi 26 mai – Porto Cervo, Sardaigne

Booooum ! Sympa le réveil, un pêcheur vient de nous foncer dedans. Seb sort en catastrophe, affolé. Scusi scusi, il nous dit. Bon il n’y a pas grand-chose, une bonne rayure sur un mètre et un peu de sa peinture. Il revient dans l’aprem avec de quoi camoufler la chose… Nous on s’occupe de l’administratif : banque, impôts, assurance… En fin de journée, on part à la pêche, Seb muni de son harpon et moi de rien du tout, je vais le suivre. On se faufile entre les roches de devant le port, l’eau est plus froide et les poissons plus susceptibles d’être dans le coin. Pour une fois la pêche n’est pas fructueuse. On voit quand même un gros poulpe écœurant, une méchante murène et des petits poissons. Je fais un repas de consolation à mon capitaine. Cette nuit le vent souffle, on se lève quelques fois pour vérifier que tout se passe bien dehors.  

 

Vendredi 27 mai – Porto Cervo, Sardaigne  

On voulait partir aujourd’hui mais les 30 nœuds annoncés nous refroidissent quelque peu. On occupe notre journée à préparer le bateau et profiter du soleil. On enfile les combis en fin de journée pour aller se baigner, ça défoule ! On va jusqu’à la plage et découvrons de belles maisons avec leur petite plage privée. C’est quand même un bon spot ici. Il y a même une maison qui a son ponton privé avec son gros yacht devant. On se dit que c’est pas mal que d’avoir de l’argent ! On se couche tôt car demain on lève l’ancre direction Rome, on a hâte de se retrouver dans la folie italienne !

  

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commentaires

G
Très beau récit ! Pour vos prochaines vacances en Corse, pensez à la location bateau et aux itinéraires de GlobeSailor ! C’est par ici ! http://www.globesailor.fr/guide/corse,250.html
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B
<br /> C'est horrible, on ne peut pas éditer ses messages truffés de fautes...<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> t'inquiètes, y'en n'a pas tant que ça !! <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Joli moi de mai !!!<br /> <br /> La Sardaigne et la Corse ça rappel de bon souvenir surtout que vous avez accès direct à ces belles criques... inaccessibles ;-)<br /> <br /> En tout cas ça fait plaisir pour vous, ça me donnerait presque envie de sortir de chez moi!!!<br /> <br /> J'imagine trop bien Seb comme un poisson dans l'eau au milieu des lagons, à alterner baignade, rando, voile, bricolage, soirée... tiens bon mon pote!<br /> <br /> A+, Bart<br /> <br /> Et encore merci pour le carnet de voyage<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Salut mec, c'est clair que ces 2 iles font partie des plus belles. On s'éclate vraiment, le temps passe vite et on appréhende déjà l'hiver, synonime de retour... On profite à fond et on pense<br /> bien à vous, peut être qu'on va vous accueillir à bord ??? bises et à bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> bonsoir,<br /> Mon programme de navigation de cet été est en atlantique au départ de STE MARINE riviere de l'Odet proche de Quimper.<br /> Nous pensons aller en Espagne nord. Tout dependra de la météo du début de mes vacances.<br /> Nous équipons notre comet dans l'optique de notre prochain voyage. J'ai monté le regulateur d'allure cap horn et j'ai cablé un chargeur d'alternateur pour booster la charge des batteries quand le<br /> moteur tourne. Le frigo possede un nouveau compresseur. nous revenons d'un we de 3 jours à l'île de groix. Bien sympa hors saison car peu de monde mais la météo orageuse nous a mal mené au retour.<br /> notre recors de vitesse est de 8.6 noeuds avec de vieilles voiles mais tenir 7 noeuds de moyenne sur 35 miles est facile. merci des nombreuses infos que vous donnez sur les escales. Un conseil; la<br /> Tunisie est à éviter en ce moment car l'incertitude politique rend la population hostile et agressive envers ceux qui possedent la richesse cad nous avec nos bateaux.<br /> bonne route<br /> B.C.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> ouh ! beaucoup de boulot ! on aimerait bien voir un autre comet !! En Italie, tout le monde connait le bateau et ils disent "buona barca". ca fait plaisir ma foi, c'est rassurant ! On evite la<br /> Tunisie, on se la reserve pour l'année prochaine si les conditions sont meilleures. Pendant notre traversée Sardaigne, Italie, on s'est pris force 6-7-8 crecendo, 3 ris dans le génois et pas de<br /> grand voile, on avancait à 7 noeuds !! Ils sont bons nos comet !!! on va se reposer, on est claqué, notre pilote auto nous a lâché après 3heures de nav, on s'est tapé le reste tour à tour 1heure<br /> chacun... merci de vos nouvelles, à bientot<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Pour se contacter par sms envoyez moi par mail votre N° de telephone,je ne le retrouve plus<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> ok j'envoie !!!<br /> <br /> <br /> <br />