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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 17:48

13 juillet – 17 juillet 2013 - Crète, Aghios Nikholaos

 

aghios nikholaos crete (7)


L’euphorie de partir n’est pas la même quand on sait que dans un mois nous serons terriens à nouveau.  Nous allons profiter de ce peu de temps, l’objectif étant de ramener le bateau en Corse. Nos daddies sont de la partie, le planning est serré mais on le sait c’est difficile d’être à l’heure en bateau.

Plus les kilomètres défilent plus notre cœur bat vite dans l’attente de retrouver le bateau.

Nous sommes venus il y a 2 mois pour préparer le bateau à son grand retour. La mise à l’eau est prévue nous retrouvons quelques copains, la météo est bonne pour demain. Sur la route on croise Roussos le rustre barbu qui nous met le bateau à l’eau dans une heure. Je l’intercepte et heureusement car il allait mettre un autre bateau à l’eau ayant un nom similaire…

L’émotion de la remise à l’eau est toujours là. Il guide son énorme grue, pipe à la bouche, avec une petite télécommande accrochée autour du cou. Tout se passe bien, nous flottons à nouveau !

Le moteur fait des siennes alors qu’il était en pleine forme il y a quelques semaines. Seb détecte une petite fuite sur la pompe à eau douce. A peine arrivés, nous voilà repartis dans nos missions. Le circuit habituel, on va voir un gars qui nous présente un gars qui nous amène chez un autre gars qui va voir avec un autre gars pour récupérer la pièce qu’il nous faut.  Faut bien compter deux jours. On est deg de manquer le créneau météo.

 

aghios nikholaos crete (8)

 

Du coup on s’occupe du bateau, on rencontre les pêcheurs du coin en traînant sur les pontons. Surtout Yannis, lui c’est notre copain. Il prend très à cœur notre moteur et a pris les choses en main, allant râler à droite à gauche. Il nous emmène dans un petit bistrot perché en haut de la ville pour boire un coup. Une dizaine de litres de bière, une bouteille de raki, des plats traditionnels, et quelques partie de backgammon plus tard, il nous ramène au bateau en scooter. Un peu éméchés certes.

 

aghios nikholaos crete (11)

 

Les journées défilent, la météo se détériore, force 7 / 8 annoncée.

En attendant rien de plus, on fait nos missions habituelles et on boit des coups. On retourne voir le couturier Alex qui a sa boutique avec sa maman et la photo du père dans l’entrée ; il bosse bien, il nous renforce le bimini. « Ca tiendra jusqu’à 40 beaufort » il nous dit !

Nous attendons donc un peu désespérés que les choses s’améliorent. Les copains passent nous voir. Dans tout ça on a récupéré une annexe. On a abandonné notre Mini Titia au chantier. On espère qu’elle retrouvera chaussure à son pied. Un grand merci à Lydia et Henri qui nous l’ont sponsorisée !

Nous sommes toujours dans le dilemme to go or not to go. On nous a dit « Crete, when you come you never go ». Adage vérifié puisque beaucoup de bateaux sont ici depuis des années. Le vent est souvent pourri ici et la mer peut être déchaînée au nord. Yannis le pêcheur nous décourage de partir avec la météo annoncée ; mais je crois qu’il nous aimait bien aussi et qu’il ne veut pas nous voir partir.

Le temps passe et nous sommes toujours au port ; la météo ne nous permet pas de rejoindre Malte, grrrrrr. Cap à l’est donc sinon on n’est pas prêt de sortir du port car remonter au près pendant 5 jours à force 7 n’est pas très agréable.

 

Jeudi 18 juillet 2013 – Sitia, Crète

 

sitia, crète (1)


Après des adieux émouvants, chacun est à son poste. C’est parti avec trinquette et 2 ris à la GV. On fonce vers Sitia, la pointe nord est de la Crète. Le bateau tout juste caréné surfe dans les vagues de 2,50m, on se fait de bonnes accélérations, ça envoie !

 

sitia, crète (2)

 

Quelques heures plus tard nous voilà à Sitia, petit village aux maisons accrochées à la montagne les unes par-dessus les autres. Le port est bordé de bars, restos, disco, etc. Un concert du Philadelphia Jazz Orchestra nous accompagne une bonne partie de la soirée.

Vendredi 19 juillet 2013 – Vai, Crète

Grasse mat, faut dire qu’on n’est pas réveillés par la chaleur, ca souffle tellement que le bateau est bien aéré ! Toujours force 7 annoncé avec les vagues qui descendent des Cyclades.  Il y a plus de falaises dans ce coin, c’est joli. Au cap ca bastonne, ça monte à plus de 40 nœuds et les vagues s’entrechoquent violement.  On se fait une pause dej dans un mouillage paradisiaque, palmiers naturels et sable blanc. La baignade ne nous tente pas vu le vent qui hérisse la mer.

 

Côte Est Crète (3)

 

On continue au sud pour se trouver un abri pour la nuit. C’est top, la mer est plate et le vent de 30 à 40 nœuds, on fonce ! « C’est bien protégé » nous a-t-on dit. Rappel : ne plus écouter un québécois qui boursicotte sur son Amel, même si cela fait 4 ans qu’il navigue en Crète (un autre échoué sur cette île). Les windsurfers s’éclatent dans la baie et s’amusent à nous frôler. On entre dans le petit port du fond de la baie, ca clapotte fort et les rafales sont violentes. Demi-tour express entre les nombreux corps-morts, trop dangereux dans rester dans le coin, on va essayer de se trouver une planque. On fait le tour des criques qu’on croise jusqu’à rencontrer une barquette de pêcheur à l’ancre. Ils nous font des signes en nous disant où poser l’ancre ! en effet ici il n’y plus qu’une petite vingtaine de nœuds. On se met au lit de bonheur car demain on a 50 milles sportifs à parcourir. La nuit n’est pas vraiment reposante, les rafales deviennent fortes et le vent ne semble jamais s’essouffler en sifflant dans nos haubans.

Samedi 20 juillet 2013 – Ile Karpathos

 

Rhodes (1)


Le soleil se lève, la mer blanchit à l’horizon, on ne va pas s’éterniser. Départ avec 2 ris dans la GV et foc gréé sur l’étai largable. Le vent envoie 35 nœuds sans vague, on fonce à 8,5 nœuds ! Plus on sort de la baie, plus les vagues se creusent et nous font partir à l’abatée. On affale la GV, on avance à plus de 7 nœuds entre les courts creux de 2,50m.

 

Karpathos

8 heures plus tard nous arrivons salés au 1er mouillage qu’on oublie vite tant ça bouillone. Merci Rod Heikel pour tes supers mouillages abrités du meltem ! 5 milles au nord, le petit port de Karpathos Pigadia : ça clapotte un peu, encore de fortes rafales. Il y a uniquement les promène-personnes à quai et c’est tout. On se met à couple d’un quai assez haut. Une heure plus tard c’est le défilé. Le gros ferry est arrivé et la file d’attente se forme devant nous ! Faut dire qu’on n’a pas assuré, on a loupé l’autre port planqué derrière un caillou et notre pilote trop vieux ne nous en n’a pas informé ! On balance notre ancre au milieu entre les rafales, on recule, on s’amarre. C’est petit et il n’y a pas beaucoup de place. Un yacht, deux voiliers et quelques pêcheurs sont amarrés. Une nuit tranquille en perspective va nous reposer.

Dimanche 21 juillet 2013 – Port Karpathos

 

Karpathos (24)


Ca souffle, ça souffle et ça souffle. On pourrait traverser jusqu’à Rhodes mais ces derniers jours à se faire bastonner nous épuisent ! Karpathos et plage suffiront. On sympathise avec le pêcheur d’à côté. On lui a squatté sa place et une aussière. En revenant du boulot il n’était pas vraiment content. Tu m’étonnes, partir à 3h du mat avec un fort meltem sachant qu’il a passé sa journée d’hier à préparer ses lignes et filets et ne revient qu’avec 6 poissons et s’aperçoit que des plaisanciers lui ont pris sa place…No comment.

On lui offre un café frappé, il retrouve le sourire jusqu’à ce qu’un gars sur sa moto arrive, essaie de lui acheter ses quelques poissons pour 6 francs 6 sous. Il hausse le ton, l’autre gars se casse.

- Dites, vous partez demain ?

- Oui

- Strong wind, be careful

- Ok

Ca ne fait que souffler ici. En mer, dans les mouillages soit disant protégés, dans les ports.

Un vent constant de 20-25 nœuds avec des rafales à 35. Aucun répit. Le vent nous fatigue les oreilles et l’intellect.

 

Lundi 22 juillet 2013 – Rhodes, Praso Nisi

 

Rhodes (10)


7h, le réveil sonne, le vent siffle dans les haubans. Les parents sont déjà au taquet. Nous un peu moins, ce vent nous gonfle sérieusement on craint la casse.

On a une poulie du hale bas cassée pour l’instant. Cependant on a hâte de se casser d’ici et de fuir le putain de meltem qui nous en met plein la tronche. Départ à 9h entre les rafales habituelles à 35 nœuds. On est mouillé cul à quai avec un vent de travers. La sortie est nikel, la remontée de l’ancre un peu moins, on s’est pris dans la chaine du voisin. Je stabilise le bateau face au vent avec la marche avant, Seb enfile son masque sans trop se poser de question, saute à l’eau de l’étrave, plonge à 5m, accroche un bout à l’ancre, remonte à bord en se hissant à la force des bras. Une fois libérés, nous partons avec 3 ris dans la GV et la trinquette cap Rhodes. Tous nos hublots fuient, faut dire qu’on n’a pas changé les joints depuis 2 ans. La couchette avant est une piscine. Assise à la table à carte, je vois les gouttes se poser délicatement sur la couchette. A chaque déferlante c’est la rincée générale. Une heure plus tard on se retrouve dans une mer forte et plus que 15 nœuds de vent. Autant dire qu’on n’avance plus avec ces voiles. Changement de voiles en se faisant bourlinguer de tous les côtés. Le vent remonte, et c’est reparti à fond. On se tape des records, le bateau caréné fait des surfs à plus de 9 nœuds.

A l’intérieur ça bastonne, le frigo s’est ouvert, la féta et les bières roulent sur le plancher pendant que la haut ça rigole en faisant lofer le bateau pour faire des vidéos façon Volvo Ocean Race. Trempés et salés de la tête aux pieds.

Quant à moi, je fais les manœuvres de départ et d’arrivée et le reste du temps je m’occupe essentiellement de faire la route, repérer les points d’arrivée, nourrir les matelots et ranger le chaos du bateau.

Accrochée à la ceinture de gite, je suis à la cuisine entre mes casseroles de ratatouille et de pâtes. La mer est forte, c’est sportif.

Plus tard, on passe devant plusieurs criques tentantes. L’île nous protège des vagues, on fonce alors on continue un peu. Nous arrivons finalement à Istros, il y a un petit quai de pêcheurs. On leur demande si on peut venir. Certains sont pours et certains contre… ils votent rapidement et c’est oui. Ils nous aident à nous amarrer. Les grecs sont toujours sympas ; dans quelques jours nous rencontrerons leurs ennemis historiques, espérons que ce soit de bonne guerre.

La taverna du coin est alimentée par les pêcheurs, c’est très bon.

 

Mardi 23 juillet 2013 – Rhodes, Baie de Lindos

 

Rhodes (107)

 

C’est reparti à force 7, ça ne s’arrête jamais. Le vent nous colle contre le quai, la manœuvre est délicate car il n’y pas assez de fond pour pivoter dans les règles de l’art. Un des pêcheurs nous file un coup de main. On perd un parrebat et on casse une amarre dans la bataille !

On part à fond la caisse. 12 milles plus tard, grosse pétole, on s’arrête dans un mouillage au sud du cap Lindos.

 

Rhodes (42)

 

Eau turquoise sur fond de sable entre des ilôts. L’eau est chaude et semble moins salée qu’en Crète. Mode vacances enclenché, baignades et farniente !

 

Rhodes (30)   Rhodes (31)

 

Nous changeons de crique pour la nuit. A terre, les petites ruelles s’entremêlent au pied de la citadelle. Evidement l’aspect touristique dénature l’endroit avec de nombreux restos et boutiques en tout genre. Cette baie est une des plus jolies et tranquille de l’île.

 

Rhodes (86)   Rhodes (94)

 

Mercredi 24 juillet – Rhodes city

Après une nuit reposante, la chaleur étouffante nous réveille. A peine levés, nous nous jetons à l’eau pour nous rafraîchir. On profite d’une petite risée d’une dizaine de nœuds pour partir sous voiles. On s’arrête dans une super crique Vahya, on mouille délicatement entre les baigneurs.  L’anse est très protégée, l’eau est plus chaude que partout ! Après quelques heures de détente, nous repartons sous spi. Vraiment très peu de vent, on oscille entre 2 et 4 nœuds. Puis d’un coup d’un seul on nord est de  l’île, on choppe un force 7-8 au travers avec une mer peu agitée. On fonce à 8 nœuds et on se retrouve rapidement à Rhodes city.

 

Rhodes (136)

 

De grandes barres d’immeubles nous accueillent, des avions nous survolent et la marina nous refuse l’entrée. Il y a même un filet dans la passe pour que personne ne puisse entrer. Un garde sans VHF nous fait signe d’aller mouiller à côté. Il y a une quinzaine de voilier qui se ballottent. On les rejoint en se faisant une place dans la zone des 5 mètres. Il est 20h, nous sommes archi salés.

A chaque arrivée dans une grande ville après plusieurs jours de nav à être confrontés aux éléments naturels, la sensation est la même c’est le bordel ! Entre l’agitation urbaine des voitures qui klaxonnent, des nombreux passants et des bruits polluants en tout genre, nous avançons destabilisés. La ville est très jolie et animée. On ressent l’ambiance relax des habitants.

Jeudi 25 juillet 2013 – Départ de Rhodes

 

Rhodes (143)

 

TUUUUUUT ! 7h.

Seb : « c’est le klaxon des voitures »

Of course, c’est plutôt le bateau pilote qui nous demande de nous déplacer, il parait qu’on gêne l’accès au paquebot. Un à un, le bateau pilote réveille les gêneurs-dormeurs.

Quitte à être debout, allons nous promener. La ville dort encore, les magasins sont fermés, les chats se promènent et l’air est frais. On trouve le marché aux légumes où les excellent fruits et légumes défient toute concurrence de prix. Pas un marchand ne parle anglais, c’est local et idéal.

       Rhodes (148)    Rhodes (158)

De retour au bateau, nous partons pour la Turquie !

 

Rhodes (159)

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commentaires

S
" Once again i am reading the update you have made about your voyage across the countries From Crete to Rhodes and this is interesting and inspiring. i have saved the page for more of such reads and updates in the future too. good work!"
Répondre