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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 14:29

Vendredi 15 octobre : Ibiza nous voilà !

5h30, c’est parti nous prenons le large direction Ibiza. 48 milles à parcourir, une dizaine d’heures. La météo nous prévoit un vent de travers et une quinzaine de nœuds. Parfait. On croisera peut-être quelques pluies. Nous sortons délicatement de la baie d’Andraix. Seb à l’avant avec la frontale et moi à la barre. Il m’a donné le cap à suivre mais c’est une sensation étrange que d’avancer dans la nuit noire. C’est une nuit sans lune. Si on se retourne on voit la ville éclairée. Ce n’est pas le cas devant nous. Nous passons entre les falaises avec toujours cette appréhension de ne rien voir, de s’enfoncer dans l’obscurité.

Dès qu’on passe le phare on se sent mieux, on risque moins de cogner contre quelquechose. Les deux heures avant que le soleil ne se lève passent vite et les lueurs apparaissent redonnant à la mer et aux nuages leurs couleurs. Nous sommes maintenant au milieu du canal de Mallorque. On adore cette sensation de ne voir aucune côte, d’autant plus qu’au large, c’est brumeux.

Personne aux environs, pas même un ferry ou des pêcheurs ; on approche des côtes, on prévoit de mouiller Cala San Vicente. On s’approche doucement, on aura fait la traversée intégralement à la voile avec un bon vent frais du nord.

D’immenses maisons d’architectes s’élèvent, encastrées dans la falaise, avec chacune un petit escalier qui mène à la mer. Nous on se dit qu’on n’a même pas besoin de marcher pour aller se baigner… Et toc ! On arrive à 16h, ce qui nous laisse le temps de profiter de la crique ; baignade, ballade. Cala San Vicente super mini ; on va dans le mini supermarket pour acheter deux trois bricoles qu’on devra laisser car ils ne prennent pas la CB. Il n’y aucun distributeur à moins de dix kilomètres. La dame nous dit qu’on peut y aller en voiture, retirer de l’argent, et revenir. Elle est vraiment en manque de clients ! Elle nous regarde effarée quand on lui dit qu’on n’a pas de voiture dans le coin. En effet c’est vraiment paumé ! « Mais comment faîtes-vous ?? » « On passe par la mer » « Ah oui, ca fait peut être un peu loin alors ; bon bah désolée pour vous ! ». Nous repartons bredouilles au bateau.

Le retour administratif en France approche et nous devons être le 25 octobre à Valence en Espagne. Nous organisons donc notre route autour d’Ibiza et Formentera. Demain nous irons à Cala LLonga à 10 milles d’ici.

 

Samedi 16 octobre : Cala Llonga, Ibiza

Nous nous réveillons seuls dans la crique. Nos voisins suisses sont partis tôt ce matin pour Palma. On petit dej à l’anglaise avant de décoller. Nous commençons à maîtriser nos roles respectifs. La route est agréable, on profite du paysage bien préservé. Les collines toutes vertes d’arbres s’élèvent, de petits îlots sortent de la mer. Et Seb me dit « regardes, des ailerons ! ». Une maman dauphin et son petit viennent nous dire bonjour ; on est contents, ce sont les premiers qu’on rencontre !

On avance jusqu’à Cala LLonga, cette cala bordée de grands hôtels qui ont les pieds dans l’eau. Quelques touristes profitent de la plage et des pêcheurs, canne en main, attendent leur déjeuner. L’air se rafraîchit mais l’eau reste étonnement chaude, on fait des longueurs histoire de garder la forme. Dans cette crique, restent ouverts de la saison estivale, un restaurant, un bar, tous les hotels, un magasin de souvenirs, un petit supermarket, et un « hippies market » tenu par un couple de soixante-huitards. Ibiza ne se débranche jamais, on entend le son électro qui s’évade d’un quelconque endroit.

 

Dimanche 17 octobre : Ibiza Downtown

Aujourd’hui nous allons à Ibiza downtown. A côté du port, il y a un mouillage. En été il faut bien compter 150 € pour une nuit de port, non merci ! On verra ce que ça donne en hiver… Si ce n’est pas trop cher, on abandonnera notre bateau pour aller passer une nuit dans un appart, gracieusement prêté par Claudius. Il faudra récupérer les clefs au croissant chaud – qui est en fait le croissant show, Ibiza oblige !

Nous arriverons au port d’Ibiza, celui des pêcheurs au fond, probablement le moins cher, il y a une borne d’elec pour six bateaux. On cherche la capitainerie sans succès. Un marinero finit par arriver, 25 euros ; on se demande s’il fait pas du black. On part en mission clefs dans la ville. Quelle étrange ville, les gens paraissent complètement déconnectés de la vie « normale ». De la musique électro autant dans les supermarchés, que dans les bars, les magasins de mode, de décoration, etc.

Les gens sapés façon Ibiza, tous avec une tête qui fait un peu peur. Et dans ce monde étrange, les touristes autant étonnés que nous. Le mec du croissant show n’a plus les clefs de Claudius ; on continue notre découverte Ibizienne dans les hauteurs. Là plus un touriste, on passe l’angle d’une minuscule rue ; on commence par croiser des mamas gitanes, toutes les portes de la ruelle sont ouvertes. On entend s’échapper le son des télés. Les enfants jouent. Une vraie communauté. Au bout de la ruelle, un homme d’une soixantaine d’années assez maigrichon paraît nous attendre ; debout bras croisés en position de cow-boy. On se dit merde.

On passe à côté de lui en disant un hola décontracté, genre on n’a pas peur. Il répond « cocaina, marijuana ? » « euh, no gracias ! » On se casse rapido d’ici, on ne reviendra certainement pas.

On rentre au bateau, on est contents d’être ici, on écoute de la musique, on prend l’apéro tous les deux, on danse.

On s’invite chez les allemands d’à côté. Seb a envie de sortir à la découverte d’Ibiza by night. Il part seul, se fait accoster par un spanish et décident d’aller en boîte ensemble. Ils repassent au bateau prendre des sous. Seb tout content de s’être fait un copain repart et reviendra une demi-heure plus tard plus que déçu. En plus d’être parti en courant avec les sous de Seb, ce connard a embarqué quelques souvenirs du bateau : nos téléphones et l’appareil photo. On est misérablement énervés.

 

Lundi 18 octobre : ouh toi si on te retrouve…

De bon matin, direction commissariat. On porte plainte. Après bilan financier cet abruti est reparti avec 1200 euros de matos. Il va pouvoir s’acheter des tonnes de cocaïne. On part à sa recherche dans la ville sous les conseils avisés du policier qui nous dit de toute façon qu’on a plus de chance de le retrouver nous-mêmes que d’attendre qu’il se fasse chopper. Nadie. On a bien croisé un mec qui lui ressemblait mais ça ne nous fait pas plus avancer. On rentre décontenancés et on essaie de ne plus trop y penser. On prépare notre route pour Es Palmador.

 

Mardi 19 octobre : Ibiza Ibiza, t’en vas pas…

Allez la pêche, el melocoton, c’est reparti, démunis certes mais repartis quand même. En plus il n’y a plus de vent, on se tape deux heures de moteur. On finit par découvrir un endroit magnifique ; plage de sable fin, eau turquoise, palmiers. Un bateau de voyage se gare à côté de nous. Un couple canadien d’une trentaine d’années, un peu maniaque sur les bords. A peine arrivés qu’ils s’agitent dans tous les sens entre rangement, lessive, nettoyage des hublots au psshit psshit, mise en place de housses protectrices partout où il est possible d’en mettre ! Après toute cette agitation voisine, ça nous donne envie de nous agiter aussi avant d’aller se promener sur la plage d’en face.  C’est alors que nous rencontrons nos voisins allemands sympathiques de la veille. Le skipper est un hippie look John Lennon / Agassi des ninties. Ils nous invitent à partager leur repas. Whaou, ils ont fait un barbecue de poissons fraîchement pêchés chez le poissonnier d’Ibiza avec une ratatouille, suivi d’un gâteau au chocolat. On passe la soirée sur la plage avec cet équipage composé de quatre allemands et de deux filles suisses. Ah oui ça me fait penser que Seb s’est fait électrocuter par des méduses pendant notre baignade. On a tellement peur d’elles qu’on est revenus super vite au bateau. On a l’honneur d’assister au bain de minuit médusé de Friedrich malgré la fraîcheur de la nuit. Vers 21h on se fait attaquer par une bande organisée de moustiques géants et on est gelé, on n’avait pas prévu la tenue de soirée. On remercie chaleureusement nos hôtes et on leur souhaite une bonne traversée. Ils partent à Alicante et nous Valence dans les jours à venir.

 

Mercredi 20 octobre : Cala Badella, Ibiza

A partir d’aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de vent. Faut dire qu’on s’est tapé une dépression pendant deux semaines. Enfin, le baromètre remonte, le soleil revient nous réchauffer le cœur et le corps. Nous profitons de la crique avant de lever l’ancre. Nous allons Cala Badella, point de départ pour la traversée. Avant de partir nous allons voir nos amis de la veille garés un peu plus loin pour leur dire une dernier « thank you, goodbye ».

Let’s go. Nous passons entre les roches qui sortent de l’eau transparente. On ne voit pas beaucoup de poissons. Ils doivent être cachés dans les algues. Je leur donne des galettes de riz émiettées ; Apparaissent alors un banc d’aiguilles. Elles goûtent et s’en vont, ça ne leur plaît pas. Pétasses !

On se rapproche de la cala, on croise deux jetskis et un petit yacht en forme de fusée qui rentrent dans cette crique. Plus on avance, plus on aperçoit l’énorme yacht qui s’impose et qui soit dit en passant prend toute la place. Il doit faire cinquante mètres de long, et quinze de hauteur avec quatre étages… Et en fait les jets et le yacht fusé lui apartiennent aussi bien évidement. C’est fou tout ce qui peut se stocker dans ces énormes camping cars de luxe flottants. Il y a dans la crique des pédalos qui s’agglutinent autour de lui, curieux de voir quel genre de personne peut bien s’offrir un tel luxe ! On a envie de se baigner mais on est encore envahi de méduses. On prend l’annexe et on va à la plage faire les touristes… c’est assez agréable. Demain réveil 5h15 pour les douze heures de route qui nous attendent.

 

Jeudi 21 octobre tôt : traversée Ibiza – Valencia

Comme d’hab le réveil est dur, il fait froid. La pleine lune nous éclaire bien. On se prépare, on petit déjeunera en route. Le soleil est de plus en plus flemmard, il se lève à 8h30 et ce n’est que deux heures plus tard qu’il nous réchauffe vraiment. Des dauphins apparaissent, ils sont trois ou quatre. Leur corps ondulent en suivant la forme des vagues. Ils chantent un peu et reprennent leur route vers Ibiza. Au loin on voit des nuages gris et même la pluie tomber. On verra si on se la prend ! Seb a mis sa ligne de pêche. On voudrait offrir un poisson à Jerem et Xav qui habitent à Valencia pour fêter notre arrivée. On n’y croit pas trop car notre pêche n’a jamais été fructueuse. La pêche c’est comme le reste, chacun y va de son avis mais comme chaque avis est toujours différent on est un peu perdu !

Sur notre ligne on a un poulpe bleu, un plomb, plein de petits hameçons à plumes pour multiplier nos chances… toujours est-il que ça me fait mal au cœur de voir les poissons se débattre et que j’ai prévenu Seb qu’il ne compte pas trop sur moi au cas où…

On est au moteur, on avance à 6 nœuds tel un yacht. Le vent ne se lève toujours pas mais les vagues arrivent de face et viennent cogner douloureusement sur la coque. Un bébé moineau se pose de façon nonchalante juste à côté de moi dans le cockpit, on essaie de le nourrir mais il ne veut rien. Il reste vingt minutes avec nous histoire de reprendre des forces et explore le pont du bateau. Je l’adopterais bien mais il décide de reprendre sa route. On décide de changer nos plans, nous allons à Denia (côte espagnole au sud de Valencia) pour passer la nuit et repartirons le lendemain matin pour Valencia. Il nous reste quelques milles à faire et Seb décide de remonter la ligne de pêche. Je m’en occupe et évidement la blague inévitable « ça mord ! ». A peine eussè-je finit de parler que oui ça mordait vraiment. Dès que je touche du matériel de pêche, un poisson apparaît !

On remonte la chose, un superbe maquereau espagnol long de 35 centimètres d’un côté vert et de l’autre jaune or. Bon qu’est ce qu’on fait ? Je n’ai pas envie de le tuer, il est vraiment beau et Seb n’est pas à l’aise non plus. On décide de lui enlever l’hameçon et le remettre à l’eau. Faut dire qu’on n’était pas préparé psychologiquement à tuer quelqu’un aujourd’hui. Une fois remis à l’eau, Seb à des regrets et se dit qu’il l’aurait bien mangé finalement. On décide donc de tuer ce qu’on pêchera demain. Arrivée à Denia sympa, bon accueil, la marina est superbe récente proche. Les douches sont mieux qu’à l’hôtel, on en profite bien ! Ballade, on retrouve des gens civilisés, restau, dodo.

 

Vendredi 22 octobre : On t’aura le poisson !

Une belle journée se prépare, le soleil est là, le vent aussi, on a 40 milles de côtière à faire. Une fois partis, Seb n’a qu’une idée en tête, pêcher ! On se retrouve donc avec trois lignes de pêche histoire d’optimiser nos chances et on s’organise pour la tuerie. Seb enlèvera l’hameçon, je le tuerai et il s’occupera de le vider et cuisiner. On a huit heures de route.

Première touche, on remonte un daurade (à croire qu’on est dans une réserve naturelle !). C’est à moi de jouer, la bouteille de rhum à la main espérant l’avoir à l’overdose. Mon cœur me dit non ; Seb s’empare de la bouteille, la daurade se débat et réussit à s’échapper… On n’est vraiment pas pêcheurs dans l’âme…

Allez courage le prochain on l’aura. Quelques heures plus tard, alors que nous sommes occupés à esquiver les nombreuses branches de bois sur notre route, le winch roule nous indiquant qu’on a quelque chose au bout de la ligne. Seb remonte la chose, un loup d’une trentaine de centimètres. Seb, concentré l’amène dans le seau, je dois agir mais impossible pour moi. Seb l’inonde de rhum. Un semblant de coma ityllique mais revoilà le poisson entrain de se débattre,  dans le cockpit cette fois pour ne pas le perdre. Il y a du sang, je verse une grosse larme. Seb me console en me disant que le poisson a essayé de manger le poulpe en même temps… Cette éternelle histoire de chaîne alimentaire.

Même si je suis triste pour le poisson, je suis contente d’avoir un cadeau à offrir à nos amis Valencianos. On se retrouve tous au port vers 20h. Les retrouvailles sont géniales depuis trois ans rien n’a changé ! Nous accueillons donc à bord Jérémy, Xavier et Julien qui ont du mérite car ils ont galéré une bonne heure avant de nous retrouver. Sans téléphone c’est plus dur, ils avaient pour seule indication port de Valencia ! On leur montre notre pêche, on cuisine tous ensemble. Ca fait du bien la communauté. Programme du week end : sortie en mer, escalade et sortie à Valence évidement. Nous veillons jusqu’à 3h du mat’ ça faisait longtemps…

 

Samedi 23 octobre : On déménage, on escalade

Aujourd’hui on décide de changer de port. Seb s’est fait assez mal accueillir hier, les douches ressemblent à celle d’un gymnase, pas un supermercado, on est à 7 kilomètres du centre. Enfin tout ça pour dire qu’on n’accroche pas trop. En plus l’autre port c’est 8 € par jour, près du centre ville avec les yachts de luxe !!

Nous y arrivons en début d’aprem sous un soleil de plomb, accueil agréable, nous avons notre place pour un mois au moins, le temps de parer le bateau.

Valencia 004Jerem, Xav et Julien viennent nous chercher pour une session escalade. Nous nous enfonçons dans la campagne valenciana pour nous retrouver dans un super spot. En face d’un beau château délabré se dressent nos falaises d’escalade. Nous y passons l’aprem, nous grimpons, descendons, assurons. La montagne est étonnement verdoyante, elle sent les fleurs et les pins. Nous repartons direction la coloc pour une spanish bouffe et soirée. C’est comme ça qu’on se retrouve dans le bar y’a pas plus typique. Ps de musique, normal les spanish se contentent d’eux-mêmes, ça rie, ça crie, ça boit. Le bistrot est un peu vieux et sale. Carrelage au sol et peinture beige écaillée au mur décoré d’affiche des fifties. Des briquets à disposition pendent au mur, alors qu’une tête d’indien accrochée près du frigo se prend l’air du ventilateur dans les plumes. On goûte tous un tas de chupitos. La cloche sonne, c’est l’heure de partir. Le patron nous offre un dernier chupito pour notre demi-heure de marche à suivre.

On repart contents d’avoir participé à cette scène de vie. Sur la route, devant nous un couple de jeunes mariés. Comment le sait-on ? Parce qu’ils portent leur accoutrement de soirée de noces et ne marchent plus très droits. On ne peut pas s’empêcher de leur demander si tout va bien… En fait oui, ils rentrent à l’hôtel à pied histoire de décuver un peu. Nous de même.

 

Dimanche 24 octobre : la voile selon Xavier

Comme on l’a  annoncé ce week end sera sportif. Aujourd’hui c’est sortie voile. Suite à ses merveilleux talents d’écriture prouvés dans le récit roadtrip à Barcelone avec Petrouchka en septembre 2007. Il nous offre quelques lignes de rire.

 

Valencia 023Petite après midi voile, malgré un avis de tempête et une interdiction formelle des gardes côtes, nous décidâmes d’affronter l’océan ! Les plans sont les plans et ce qui est fait n’est plus à faire !

Camille à la barre pour la sortie de port (ça limite les disputes paraît-il...) dès l’arrivée en mer, la pression monte à l’image des vagues de 8 mètres qui nous attendent..tirage de cordes (des boutes diront les puristes), lecture de tableau de bord incompréhensible, regardage de flèche en haut du mât de 35 mètres, montage de voile et pêche au poulpe furent les principales activités..

Attention, pour les âmes susceptibles, n’embarquez pas avec des marins, ils crient sans cesse dans les moments de pression.

Une fois que nous avions réussi à dominer cette étrange créature qu’est le bateau (en tirant sur pleins de cordes), le calme s’est de nouveau établi dans le cockpit. Les plus fougueux se sont lancés dans une activité de pêche radicale à l’aide d’un poulpe bleu (selon un sondage INSEE réalisé sur 3 individus, le poulpe bleu est plus productif que son confrère rouge en matière de pêche.. C’est bien connu, les poissons votent plutôt à droite). Le déroulage de la ligne a laissé apparaître un manque cruel de maniaquerie du personnel encadrant lors de la pêche précédente..la ligne était emmêlée. Malgré un risque non négligeable d’y laisse un doigt, Jérémy démêla la ligne avec un succès sans précédent dans l’histoire de la pêche en haute mer. Hélas, après plusieurs heures à aguicher le requin mangeur de poulpe bleu, ça ne mordait pas, rien pas même une algue...C’est alors que de nouveau, la pression monta d’un cran parmi les croisiéristes qui voyaient en cet échec l’ombre de l’assiette vide..il fut alors décidé par le capitaine d’effectuer l’une des manœuvres les plus compliquées en matière de navigation, le demi-tour..Un demi-tour peut paraître quelque chose de simple à nous conducteurs automobilistes, il ne l’est en rien lorsqu’on conduit un voilier ! Plusieurs consignes fermes ont été données à l’équipage désormais surentraîné, lâchage de corde d’un côté et tirage de la corde jumelle dans le même temps ! le tout accompagné d’un poussage de la barre et d’un « attention à la baume ! », cette fameuse baume qui a rendu tant de marins à la mer.. Une fois cette opération effectuée avec succès, la fine équipe pris la direction du port synonyme de fin de sortie.. tous commencèrent à respirer lors de l’entrée en eaux calmes, c’était la fin de l’aventure, il ne restait plus qu’à Camille de garer le bateau sous le regard apeuré des passagers.. une manœuvre qu’elle effectua avec un succès non égalé à ce jour.. un apéritif fut offert afin de conclure cette belle journée et le supermarché remplaça l’échec cuisant de la pêche…

En vous remerciant pour cette ballade.

 

PS : les faits relatés sont uniquement basés sur des faits réels même si parfois un peu amplifiés pour donner du rythme et susciter l’intérêt du lecteur. Valencia 040

 Valencia 044 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 25 octobre – Mercredi 27 octobre

Aujourd’hui c’est le départ de Seb de très très bonne heure. Je vais passer trois jours à bord avec pour principales missions : rangement, nettoyage et organisation. Ca n’a rien de palpitant mais bon il faut le faire… Heureusement mes nouveaux colocs m’accueillent pour le dîner ! Ce lundi a été assez intense, 30 nœuds de vent dans le port, c’est assez impressionnant, le vent emporte tout ce qui traîne. Mon vélo a failli y passer d’ailleurs. Les marineros super efficaces passent voir chaque bateau et contrôlent les amarres.

Plus tard dans la journée les rafales sont plus fortes et l’avant du bateau monte et descend violemment jusqu’à l’inévitable touche sur le quai. J’appelle à la VHF les marineros « Ayuda Ayuda ! » Je file à l’avant pour repousser le bateau ; le Suédois d’à côté me voyant dans l’urgence s’empresse à son tour de venir m’aider (ah ces Suédois…). Les marineros arrivent rapidement. Chacun s’empare d’une amarre, ils accrochent leur bateau à moteur pour faire reculer le notre, pètent un taquet d’amarrage, s’excusent et mission accomplie. Une bricole de plus à réparer à notre retour

Quant à ma mission aéroport elle débute plutôt bien. J’ai à peine fait quelques pas que j’aperçois un surfer qui range son matos dans la voiture. Mes précédentes expériences d’auto-stoppeuse me poussent à lui parler. En cinq secondes je viens d’économiser une bonne demi-heure de marche avec un sac de onze kilos qui est d’ailleurs probablement un peu trop grand pour passer la « douane » de Ryanair. Ils ont un vrai problème avec les bagages à main. Enfin bon je m’en sortirai bien… L’aéroport, encore un endroit fabuleux pour les passionnés d’observation de comportement humain. Ca tombe bien j’en verrai trois aujourd’hui : Valencia, Madrizz (pour les locaux !) et Paris. Belle journée en perspective.

Pour en revenir à cette histoire de sac, je me dis que s’ils m’emmerdent c’est qu’ils l’auront décidé de leur plein gré. Je me vêtirai donc de tout ce que contient mon sac et là il sera à la norme débile Ryanair. D’ailleurs est ce que le fondateur de la compagnie s’appelle Ryan ?? Son fils peut être.

 

Arrivée sans encombre retour en famille on se dit à dans quelques semaines pour la suite de nos aventures on board !

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 18:18

Mercredi 8 septembre : Let's GOOOOO

 

1ere traversée (11)La sonnerie du réveil nous fait emerger difficilement, encore fatigués de cette nuit bringue balante.

Nos sentiments sont partagés entre excitation et appréhension. J'ai le coeur qui bat fort. Nous nous lançons dans les vrais derniers préparatifs (qu'on croit ! Ca ne s'arrête jamis même à bord ; On l'apprendra plus tard). Seb regarde la météo qui s'annonce plutôt bonne. Nous croisons Gilbert sur le ponton. Selon ses infos pêchées sur France Inter, une alerte grand frais sur Minorque. Nous informons les capitaines des bateaux potes et sommes un peu dans le trouble. Pierre décide qu'il partira quand même. Alex hésite, il a un impératif de retour à date.

Nous, affolés, nous n'en avons aucune idée.

 

Je vais traîner à la zone technique histoire de me renseigner auprès des anciens potes de chantiers voisins. Comme d'hab, chacun y va de son idée... On ne sait toujours pas quelle décision prendre.

Nous continuons tout de même les préparatifs. Coup de fil à my Dad « on part ou on part pas ? » « Si tu doutes de la météo vous partez pas, vous êtes pas à deux jours près merde ».

Bon allez on part. Un coup de fil aux autres parents pour les prévenir du départ. Nous récupérons l'équipage d'Alex : Jo, Flo et sa Loulou âgée de trois ans et demi.

 

Je passe à la capitainerie régler notre loyer, je dis au revoir aux filles de l'accueil, aux gars de la zone technique qui revérifient la météo. Moment d'émotion, le coeur battant je rejoins Seb au bateau qui fignolle les préparatifs.

 

13h, Gilbert est sur le ponton pour nous regarder partir. On largue les amarres. C'est parti pour vingt heures de traversée direction Minorque. On envoie la grand voile, le génois, cap 130. C'est tout droit. Nous avançons à 5 noeuds. Le bateau est réglé, je prépare une salade pour les matelots. La mer est peu agitée nous en profitons pour déjeuner tranquillement.

Vers 17h, nous n'avançons plus à la voile. Nous démarrons le moteur que nous n'arrêterons que 15 heures plus tard.

 

1ere traverséeNous ne croisons pas grand monde, les côtes s'éloignent et ce sentiment de grandeur commence à apparaître. La houle se forme et nous prépare à une nuit agitée. L'obscurité apparaît peu à peu. Nous allons dîner avant que la nuit tombe complètement. Une envie folle de lasagnes me prend ; je prépare tout ça à mes matelots dont deux d'entre eux les vomiront... Notre capitaine un peu fébrile sur la houle et Florence malade depuis le début de la traversée. Jo, Loulou et moi mangeons bien ; ça nous requinque. Il est environ 22h, Flo et Loulou s'endorment à la fraîche dans le cockpit. Seb reprend du poil de la bête et nous papotons.

 

Vers minuit la fatigue se fait ressentir et nous décidons d'entamer des semblants de quart. Seb va se reposer deux heures. Nous guettons, Jo et moi les alentours. Rien à signaler, toujours personne en vue. Nous naviguons sous la voie lactée. Derrière nous la lueur de Barcelone, devant nous la nuit noire.

 

1ere traversée (7)Seb réapparaît à 2h, je fatigue moi aussi je vais me reposer. Jo aussi. Seb veille seul entre ses microsiestes. Je me réveille difficilement à 4h et remonte dans le cockpit. Nous profitons de la mer étoilée. Dans notre sillage, des millions de planctons phosphorescents. Un ferry plus qu'éclairé apparaît, nous sommes dans son cap. Nous l'observons un peu inquiets mais il change sa route. Nous avons l'impression qu'il nous frôle.

Nous faisons le point régulièrement, pas de difficultés majeures, la route reste la même. Seb va se reposer, je me retrouve seule face à l'immensité. Mon coeur bat. Je ne cesse d'observer autour de nous.

Le vent se lève je commence à avoir froid, je m'équipe d'une combi et d'une veste de quart.

 

Flo et Loulou dorment encore, bercées par la houle. Jo emmerge, nous papotons de tout et de rien, le temps passe vite en mer.

 

1ere traversée (17)

 

 

      Minorque - Ciutadella (1)fornells 015

 

Jeudi 9 septembre Baléares – Minorque - Fornells

 

Le jour se lève timidement. Nous devinons les côtes de Mallorque, je suis entrain de m'affaisser cers 6h, quand Seb remonte reposé. Ma sieste ne dure pas longtemps, le vent remonte un peu. Nous envoyons le génois, nous arrêtons enfin le moteur.

Nous entendons désormais les voiles, les drisses, les flots de la mer cogner contre la coque. Tout l'équipage se réveille peu à peu. Nous petit-déjeunons agréablement : thé pain-beurre. Grand luxe !

Seb se couvre la pluie arrive. Les filles et Jo vont s'abriter. Je reste un peu avec Seb mais la fatigue se fait franchement ressentir. Je dois vraiment dormir un peu.

Je me lève et nous voilà entrain de longer les côtes de Minorque. Ca y'est on l'a faite notre première traversée !

Nous partageons un thé sous la pluie dans le cockpit. Nous avons hâte d'arriver.

Nous apercevons enfin l'entrée du chenal qui va nous mener à la crique. Le soleil est revenu et nous réchauffe. Nous voyons le bateau de Pierre qui est arrivé à 10h. Nous nous mettons au plus près, attrapons la bouée. Une annexe arrive avec trois matelots à son bord : Pierre, Serge et Francis. Ils nous embarquent et sommes invités pour l'apéro bien arrosé et le déjeuner. Minorque - Fornells (5) 

L'aprem sera consacré à la baignade et la détente.

Un apéro (un autre) entre matelots puis un dodo agité par le vent qui vient s'engouffrer dans la crique. Seb vérifie le mouillage. Nous finissons par nous endormir.

 

Vendredi 10 septembre

 

Notre première nuit en crique. Nous sommes heureux de se lever et de redécouvrir le paysage qui nous entoure. Après un déjeuner requiquant nous allons à terre découvrir la baie, une belle et longue promenade qui nous épuise. Quel bonheur de sentir les pins, voir la mer, marcher. Cela faisait quand même trois jours que nous n'avions aucune activité sportive...

 

Nous devenons de vrais matelots. Nos corps se transforment de jours en jours. Des muscles inexistants apparaissent et d'autres disparaissent. Epaules et bras costauds pour hisser les voiles, porter le moteur de l'annexe, faire le ravitaillement avec les bombonnes d'eau et autres...

 

Nous invitons notre bateau pote pour l'apéro. A chaque jour son apéro. Merde !

 

Samedi 11 septembre

 

Minorque - Ciutadella (1)

 

Le départ est prévu à 9h. Nous allons à Cala Degollador. Petites moqueries inévitables pour Flo qui a passé la majeure partie de la traversée allongée dans le cockpit avec la tête par dessus bord. Nous avons 20 milles à parcourir. Notre bateau pote est parti à 8h et nous a préparé l'apéro évidemment et un bon repas pour notre arrivée.

Le mouillage n'est pas évident ; nous entrons dans la crique étroite. Nous mettons le cul du bateau face aux rochers qui bordent cette jolie crique. Nous jettons notre nouvelle ancre à l'eau, Jo et Pierre vont entourer nos amarres aux pointes des rochers. Mission très délicate si manque d'expérience...

 

On va se ballader à Ciudadella l'aprem, je passe jetter un coup d'oeil rapide aux amarres. Putain heureusement, y'en a une (qui est en fait une drisse) frottant depuis quelques heures depuis un rocher ardent. Restent quelques millimètres seulement. Je m'affole et m'empresse de ramener une amarre, une vraie. Ouf.

Au retour nous voyons le ferry partir du port. Nous sommes dans la crique d'à côté mais pourtant les vagues s'y engouffrent et forment une grosse houle. Nous sommes maintenant sur le bateau de Pierre et nous voyons notre bateau se faire bourrelinguer dans tous les sens. Jo,Flo et Loulou sont à bord et paniquent. Nous sommes un peu inquiets jusqu'au moment du déchirement de la drisse qui nous servait d'amarre. Un bruit d'éclat affolant suivi de l'explosion du chomard. Coupé en deux !

 

Après toutes ces émotions, premier resto en tant que marins : tapas dans un tradi, pas un touriste. Du foot à la télé, des fans omnibulés, ça gueule.

 

Dimanche 12 septembre

  Minorque - Ciutadella (5)

Minorque - Ciutadella (15)Nous ne partirons pas aujourd'hui de la crique. Seb et Pierre se sont attelés une fois de plus au moteur. Démontage de l'échangeur qui s'avère être un peu poreux : nettoyage et rebouchage des trous. On espère qu'il ne vas pas y avoir un coup de vent, sans moteur ce serait moins drôle. Les filles de corvée comme d'hab, c'est une habitude à prendre !

 

On a envie de se défouler après tout ça. On a un peu peur de se baigner trop longtemps, les méduses encerclent le bateau. L'eau est transparente, nous voyons une tonne de poissons différents.

On opte pour un footing cross autour de la crique suivi d'un plongeon et d'une douche. Ce soir nous pensons à la chance que nous avons de découvrir chaque jour de nouvelles choses. Nous partirons demain pour Cala Coves.

 

Lundi 13 septembre – mercredi 15 septembre : Cala Coves

 

Youhou, 20 noeuds de vent en prévision. Nous partons excités de Cala Degollador vent arrière. On envoie la grand voile et le génois, voiles en ciseaux. Bon erreur de météo, on se traîne rapidement et il n'y a que 10 noeuds de vent. On démarre le moteur, on est deg.

 

Minorque - Cala Coves 2 (32)Cinq heures plus tard on arrive à Cala Coves, fantastique. Eau transparente, on voit les fonds avec des millions de poissons et pas une méduse. Mouillage cul aux rochers, je plonge direct. On découvre dans la roche plein de fenêtres condamnées. Que se passait-il ici avant ?? Putain Pierre nous renseigne ; dans les années 70, un gros squatt de hippies que Franco a délogé pour cause de plusieurs overdoses.

 

Paysage de ouf, on ressent l'atmosphère. Il paraît qu'un gars squatte encore une de ces maisons taillées dans la pierre.

 

      Minorque - Cala Coves 2 (33)

 

 

 

 

 

Bref toujours est-il que pour aller à la ville, on a une rando d'une bonne demi-heure en marchant vite dans les bosquets et la roche. Ceci dit à la ville, il n'y a rien de palpitant. Des anglais envahissent l'endroit. Ils ont tout, les maisons, les restos, les boutiques, les pubs. Tout est écrit en anglais et pas un ne parle espagnol. Abusé.

 

Installation notable de Seb, merci, nous avons désormais l'arrivée d'eau de mer dans la cuisine, ça pète !

 

Minorque - Cala Coves 2 (15)

 

 

 

Nous avons consacré une aprem à s'entraîner aux manoeuvres de mouillage et marche arrière. Pierre nous briefe, mais c'est facile en fait ! On galèrait un peu jusqu'à présent, il suffisait juste qu'on nous explique. Allons fêter ça ! On a compris le truc, il y a toujours un petit quelque chose à fêter à bord.

 

C'est comme quand Pierre nous a emmenées Flo, Loulou et moi à la pêche en annexe. On a récolté un petit poisson qu'on a remis à l'eau et ben on a aussi fêté ça.

 

 

 

Nous passons toutes nos soirées avec notre bateau pote. Nous sommes huit en tout synonyme d'apéro midi et soir et grosse bouffe !

 

Minorque - Cala Coves 2 (45)Truc de ouf, un engin géant arrive dans la crique. Tout s'arrête de bouger et tout le monde rive ses yeux dans la même direction. Un trimaran de 14 mètres sur 10,50. Il foire son mouillage et nous demande un coup de main. Francis et moi sautons dans l'annexe, nous allons récupérer ses amarres arrières. Il remonte l'ancre mais elle reste agrippée aux rochers. Serge se jette à l'eau et Jo le suit pour régler le problème. Il nous invite évidement à boire l'apéro...Nous l'invitons ensuite à un festin. Cake aux légumes, suivi de confits de canard aux pommes de terre sautées, fromage et tarte aux figues fraîchement cueillies dans la crique par Jo et Flo. Minorque - Cala Coves 2 (44)

 

 

 

 

N'oublions pas le traditionnel Irish Coffee et les bananes flambées de Pierre (à partir de combien de fois quelque chose devient traditionnel ??)

 

Jeudi 16 septembre - Vendredi 17 septembre - Es Grau

 

8h, c'est reparti cap Mahon, on a une quinzaine de milles à parcourir, vent de sud, on envoie les voiles et appui du moteur, on avance à 6,4 noeuds. On regarde l'horizon et on se dit qu'on a encore rien vu pendant nos nav, ni une ni deux, un espadon dodu sort le nez de l'eau ; c'est la première fois qu'on en voit un.

 

On arrive à Mahon au port pour faire le plein de gasoil et d'eau. On a une merde à notre guindeau qui n'est pas adapté à notre nouvelle chaîne... On va voir chez quelques shipchandlers. Un peut nous commander la pièce manquante, un autre en a peut-être une d'occasion et le dernier a ce qu'il nous faut mais neuf donc une petite centaine d'euros. On en profite aussi pour aller dans une boutique orange, ça fait depuis qu'on est partis que nous n'avons plus internet. Il est 14h, la boutique est fermée bien évidement et ne réouvre qu'à 17h... Allez on se casse d'ici on reviendra plus tard. Nous reprenons notre route vers Cala Es Grau et rejoignons en fin d'aprem notre bateau pote. Nous allons nous ravitailler. Les légumes ne sont pas chers contrairement aux produits laitiers. Ah oui et découverte importante, les carottes ramollissent en deux jours à bord sauf si elles sont planquées sous des pommes de terre. Pourquoi ?

 

La météo ne s'annonce pas très bonne pour les jours à venir. Jo, Flo et Loulou doivent être chez eux lundi pour le boulot. Décision prise, le départ se fera ce soir dans la nuit. Nous partageons un dernier apéro – dîner. Vers minuit tout est paré au départ, on se dit à bientôt, c'est un peu émouvant.

 

Nous les regardons partir au large, et nous nous retrouvons seuls dans la crique. Sensation vraiment bizarre, l'aventure commence en solo face à nos responsabilités.

 

Nous passons une nuit tranquille, nous réveillons et parlons de notre solitude soudaine !

Nous ne traînons pas, nous embarquons les vélos dans l'annexe. Six kilomètres de route montagneuse nous attendent pour rejoindre Mahon. Le barbotin d'occasion ne correspond pas à notre guindeau, nous sommes obligés d'acheter le neuf que nous négocions à 85 €.

Nous allons chez orange résoudre notre problème de clé 3g. Obligés de gueuler pour que ces mous du genou daignent nous recréditer. Ca fait quand même presque 3 semaines que nous n'avons pas Internet à cause d'eux. Bon okay, ils sont opérationnels. Nous y sommes restés près de deux heures.

On s'offre un resto au port et reprenons les vélos pour rentrer.

 

Nous décidons de changer de crique pour la nuit car le vent va tourner et forcir. Nous allons nous abriter pas bien loin où nous découvrons qu'il y a des bouées ! On en choppe une, on ne risque pas de bouger. On y restera surement jusqu'à dimanche avant de reprendre la route pour Mallorque.

 

Samedi 18 septembre - Changeons de programme plutôt...

 

On se lève, c'est vrai nous sommes seuls maitenant. Le vent a soufflé fort toute la nuit et continue. Il y a une petite dizaine de bateaux autour de nous. Nous profitons de notre matinée, nous nous relaxons. sauf que plus le temps passe, plus le vent souffle, plus le baromètre descend. On commence à s'affoler un peu. On décide de prendre des forces et se préparer à partir. Nous allumons les instruments de nav. 20 noeuds de vent et des rafales à 25 dans la crique. La houle monte, les autres bateaux prennent le large petit à petit. Nous sommes les derniers, il est temps d'aller se réfugier ailleurs pour la nuit. Nous sortons de la crique, la mer se forme, les vagues atteignent 3 mètres. Whaou c'est trop bien, on envoie la grand voile cap vers le sud. Une erreur de barre et c'est la saucée dans le cockpit. On en a fait qu'une seule !

On va finalement se réfugier  côté, en face du petit village d'Es Grau. On retrouve alors tous les bateaux voisins éparpillés dans cette grande crique. Mouillage parfait, on partira demain à Mahon pour régler une bonne fois pour toute cette histoire d'internet. Les vents nous mèneront à Mallorque pour la suite de nos aventures.

La houle continue et continuera toute cette nuit, si bien que Seb a veillé jusqu'à l'aube. Quel capitaine affolé du dérapage du mouillage !

 

 Dimanche 19 septembre : A navegar

 

Minorque - Cala Coves 2 (1)Aujourd'hui on a envie de naviguer, nous petit déjeunons copieusement et nous hissons les voiles vers Fornells. On oublie Mahon, on avait bien aimé Fornells. On se débrouillera pour y aller en vélo, bus ou stop...

Encore une fois on se prend la tram qui descend du golf du Lion, une vingtaine de noeuds et nous avançons à 6,6 noeuds au près. On enfile vestes, capuches, harnais (promise to my dad). On est à fond. Ce sera ça durant 5 heures. On a un peu peur de rentrer dans le canal à cause de la houle restante, on observe hésitants. On se rapproche en se disant que si on le sent pas on continue notre route. Allez ça paaaaaasse ! Sains et saufs abrités. On s'accroche à une bouée. Tranquilles.

On va se promener à la recherche d'un Wi-fi, obligés d'aller au bistrot. Eh oui notre internet ne reremarche plus depuis le premier jour de sa pseudo réparation.

Ca alors, Seb d'un coup d'un seul reconnaît José, amigo de la zone technique de Barcelone. On papote de son bateau et du notre. Il nous propose de nous emmener à Mahon demain matin. Ca tombe bien, on a une visite à donner chez Orange...

 

Lundi 20 septembre : A la ciudad

 

7h, réveil difficile, on a RDV avec José. On sort nos chaussures de ville, Seb se parfume (on sort merde...). José nous dépose dans la zone industrielle pour aller fouiner de l'inox ; on a quelques devis pour un projet de taud (capote arrière) ; on prévoit l'hiver !!

  fornells 009

Heure importante, 9h30 : nous arrivons chez Orange... nous lui réexpliquons que notre internet ne marche toujours pas, à bout de forces, elle nous rajoute un mois de connexion... on essaie, réessaie, rééessaie, ça a l'air de marcher pour de bon cette fois. 10H45. On sort. En tout plus de 3 heures passées et 3 allers-retours. On l'a mérité ce mois offert si généreusement.

 

A notre retour au bateau, qui voit-on pas se garer en face de nous ?? Le trimaran de Cala Coves - accessoirement préparé pour la route du Rhum 1996- . On entend Georges le marin, le vrai, raler sur sa femme car elle n'arrive pas en face de la bouée ! La pauvrette s'est brûlé la main à cause d'un petit empannage sauvage sous un gros grain.

 

Le mauvais temps arrive. A peine à bord qu'il se met à pleuvoir. On décide de se baigner tous nus, laver le bateau tous nus, se doucher tous nus; tout ça en même temps, eh oui c'est pratique.

 

Mardi 21 septembre – sacré moteur

Nous n’avons plus de batterie, nous mettons donc en marche le moteur et clac, le tendeur de la courroie de l’alternateur se casse… encore un truc à réparer ! On a de la chance on croise quelqu’un dans les 5 minutes qu’on connait et il nous emmène chez le soudeur du coin. On récupère la pièce demain ! On va fêter ca chez nos amis du trimaran !

 

Mercredi 22 septembre – auto stop ca nous plait

Aujourd’hui on a fait du stop, un italien nous a emmené et des anglais nous ont ramené. Où sont donc les spanish ?? L’englishman un producteur de musique. Il sera à Dunkerque dans la semaine pour un certain Thierry Quelquechose inconnu au bataillon pour l’instant. Faut dire qu’il n’est pas dans la ville rêvée pour une carrière de ouf. Nous sommes allés chercher de quoi installer la douche dans la salle de bain. Eh oui on vivait sans douche tels des rammish en bateau. Les journées diminuent, les soirées deviennent fraiches et l’eau aussi.

Ce matin nous avons fait une rando dans la baie – forêt de Fornells ; on a croisé quelques chèvres, une maison abandonnée, et un touriste en baskets. Allemand aucun doute !

 

Jeudi 23 septembre – nous renforcons notre technique d’auto-stoppeurs

Nous avons découvert la feinte de forcer les conducteurs à nous prendre en stop en allant faire les courses à Es mercadal. Le nom s’y prête parfaitement d’ailleurs. On y va en stop car il est déjà 15h30, pluie prévue à 18h et il faut qu’on récupère une pièce du moteur rapide pour bouger le bateau de place. Un aviso tormenta prévu. Bref, trop bien  première voiture on les force un peu à nous y emmener je vous explique après.

Toujours est il que 20 mn plus tard on y est. Superbe zone industrielle avec des bateaux en l’air. On récupère notre truc on décide de faire quelques courses.

Nouvelle découverte chez les espagnols, l’ail par 4 unités coûte 20 centimes plus cher que l’ail à l’unité. Ils doivent faire payer le filet qui les entoure…

On a les bras plein de légumes et 7 km à faire. No way on fait du stop. Alors que je commence à insulter la première voiture et qui ne s’arrête pas. Environ une quinzaine sont passées. On ne va pas rentrer à pieds quand même. Les filles Patricia et Lucia nos sauveuses nous ramènent. Elles ont fait demi-tour soit dit en passant. Simpaticas las chicas. (Petrouchka)

 

Ca j’adore en « ville » technique d’approche pour auto-stop :

-          Hola dime una pregunta, vais a Mahon ?

-          No, vamos a …

-          Vale porque nosotros vamos a Es Mercadell. Es la misma direccion no ?

-          Pues mas o menos. Ok

Sauf que sur l’entrée de la voie rapide technique plus difficile.

 

Bref, on décide par transmission de pensée aidée de mots à les emmener faire un tour de bateau. Trop drôle, nous voila nous quatre et les courses dans l’annexe qui prend l’eau. Les filles ont les fesses trempées ; belle entrée en matière. On leur sert une sangria – nous aussi évidement – pour patienter. Seb remonte la pièce du moteur…

Une demi-heure plus tard on a rangé le bateau, on hisse la grand voile et youhou. On est un peu deg 7noeuds de vent, on n’avance pas. On dépasse la pointe du phare qui longe la longue baie et d’un coup d’un seul, 18 nœuds de vent. Les filles font le Titanic. C’est drôles d’ailleurs tout le monde fait le Titanic en venant sur le bateau. Le must c’est qu’ils croient que c’est la première fois qu’on nous la fait ! Ca nous fait quand même marrer !

Petite sortie cool, on en profite pour changer de place au retour, un peu plus cachés dans la crique. Tout le monde parle de cette « tormenta » qui arrive. Ca nous affole un peu.

fornells 015Demain on construit un anti foudre pour le bateau. Et on installe la douche pour de bon. Et on recolle une paroi du bateau (tout va bien, on maîtrise la situation !)

Il est déjà 22h et mon capitaine dort. Je vais peut être gagner un gallon bientôt.

 

Vendredi 24 septembre – Fornells, on a du courant

Aujourd’hui grosse innovation sur le bateau. Nous sommes dans la crique et nous avons du 220 volts. Comment ? Seb s’est attaqué au vieux générateur qui croupissait sous notre couchette. Démontage, remontage, tentative ; une fois, deux fois, trois fois ; yeah ca finit par fonctionner ! on recharge nos batteries à fond, on en profite pour mettre à jour le blog, on écoute les infos, on a de l’éclairage. Trop bien !

Ca y’est il pleut. La météo prévoit des averses jusqu’à dimanche entrecoupées par des éclaircies. On a installé un super taud qui nous abrite dans le cockpit.

 

 

Samedi 25 septembre – Fornells, on prend nos aises fornells 029

On est un peu flemmards aujourd’hui, on se lève sous la pluie, tranquillement avec pour objectif de se reposer et de ne pas travailler sur le bateau ! Un brin de soleil apparait et on part faire un footing dans la baie… ca monte dur, on transpire. En redescendant on aperçoit un lotissement qui semble être habité que l’été, mais surtout une piscine bien bleue chlorée. Ca tombe bien, on n’est pas lavés depuis quelques jours… Ni une ni deux on enjambe et plouf ! On est trop content de notre intrusion, on fait quelques plongeons et photos. L’eau est franchement glaciale !

Cette piscine est bordée par un chemin de rando qui monte au point de vue de Fornells. On est tous nus dans la piscine (on n’avait pas prévu !) et des touristes qui passent en se demandant si on a bien le droit d’être ici ! On se sèche comme on peut et on rentre dans notre barque, contents de notre connerie !

 

 

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Dimanche 26 septembre – Encore Fornells

Il pleut encore… on s’attaque à notre projet entre terre et mer. On finit la rédaction du dossier et on va fêter ca en ville autour d’une clara. Journée très sportive.

Extrait de lettre à Petrouchka

« Là ca y’est on flippe. Quand y’a beaucoup de vent comme tout de suite tu entends une rafale au dessus de ta tête, les vagues qui s’agitent, les drisses qui frappent contre le mat et puis plein d’autres grincements de bois, de fibre, de je sais pas trop quoi. Putain il pleut. On craint l’orage et le bateau tourne dans tous les sens autour de l’ancre »

Et bah n’empêche que ca fait peur quand il fait nuit.

 

 

 

 

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Lundi 27 septembre – il est temps de partir d’ici

Dernier jour à Fornells, il était temps. Tant pis pour le panneau solaire, on le choppera plus tard. On décide de partir dans la nuit pour Mallorque. On en a marre des horaires espagnols. « Ok pour lundi c’est sur ». Putain le mec ne l’a même pas commandé encore !

On prépare le bateau pour le départ et on profite de notre dernière journée sur l’île, promenade ravitaillement et même une douche ! On a repéré un tuyau d’arrosage sur un ponton. On saute dans l’annexe avec le matos de douche ; la nuit commence à tomber. Tous nus on se shampouine sans lésiner tout en regardant les promeneurs de la digue en pantalon et manteaux. Le contraste nous amuse assez ! Nous nous sentons propres, ca fait du bien. On a même mit de l’après champoing !

On va donc fêter ça au resto et on se vante chacun de notre propreté respective.

 

 Mallorque 167

 

Mardi 28 septembre – Arrivée Pollença - Mallorque

On rentre vers minuit, on est en forme, on décide de partir. 60 milles de route, soit une bonne dizaine d’heures. On sort de la baie tranquillement ; le vent monte et atteint les 20 nœud (force 5) et rafales supérieures. Il y a de grosse vague qui m’affole un peu. La traversée se passe bien, mais on ne dort pas de la nuit ; ce qui nous permet de voir notre pointe de vitesse à 7,8 nœuds !!

Nous arrivons au petit matin dans la grande baie de Pollença ou la forte houle s’écrasant sur les rochers rend l’accès dans la baie un peu délicat !

Que voit on dans notre cap a à peine 100 m de nous ?? Un hydravion en plein décollage… la guardia nous dégage rapidement. On arrive enfin à 10 heures, épuisés. On se glisse dans nos draps pour une sieste bien méritée.

On se force à se lever vers 14h, on visite, on fait les touristes, ça repose.

 

Mercredi 29 septembre : Et une rando, une !

Mallorque 172On se lève de bonne heures super motivés à faire une grosse rando… bah ouais effectivement, si on avait su !!! On a pour objectif d’atteindre une petite plage derrière la zone militaire d’où décollent les hydravions d’ailleurs tous les matins et soir… sympa le bruit. Le premier hydravion nous a rasé les fesses, on était très contents de le voir passer si près de nous, mais bon quand ça devient une habitude, c’est bien connu, c’est moins drôle…

Bref on part en rando, ça commence par une heure de route, on passe deux virages, oh allez, on va se frayer un chemin. On escalade les premiers mètres dans l’espoir qu’un chemin apparaisse. Tu parles. Nada. Trop dur de faire demi-tour, c’est abrupt quand même. On continue entre les herbes folles qui nous arrivent aux hanches. On a un peu peur des serpents surtout ! Après une heure et demie de galère, on arrive sur cette petite plage lagonné. On est seul, évidemment ! On souffle et on en profite pour manger les trucs qu’on acheté ce matin au marché. On est franchement au milieu de nulle part et on  se demande comment on va bien réussir à remonter ce flanc de montagne… on traine un peu, on se prélasse et on trouve un plan d’action. On repart direction le lit d’une pseudo rivière. Nous voilà en train de faire du canyoning sans eau. Escalade, rebelote pendant 45 minutes suivi de 30 minutes de pierrier en montée. Aucune trace d’être humain, vraiment aucune mais on croise un tas de chèvres trop mignonnes.

Ca y est, on voit une route au loin avec des voitures. Yes notre lutte est bientôt terminée, on marche super vite. On arrive à un spot touristique de ouffff. D’un coup nous nous retrouvons avec tout un tas de gens, qui finalement nous auraient fait plaisir pendant notre galère. Mais en y réfléchissant, ils n’étaient pas là, car ils sont venus en voiture par la route bitumée. On les évite un peu quand même, mais on décide tout de même de reprendre la route bitumée pour le retour. On envisage même de faire du stop tellement on est claqués. On n’abandonnera finalement pas. Retour sacrément mérité. On décide de partir demain matin tôt pour faire quelques criques. 

 Mallorque 100


Jeudi 30 septembre : La baleine est de retour

Seb se lève de super mauvaise humeur. Il n’a pas dormi de la nuit. Faut dire aussi qu’a 5 heures du mat je lui ai demandé comme dans un rêve si quand il allait pisser il pensait à bien relever la cuvette ! Bref le départ se concrétise. C’est dingo. 200 mètres de hauteur de falaises qui tombent à pic au dessus de nous. On passe Mallorque 200même prés du sommet de Mallorque, 1500 mètres, ça rigole pas (pensée pour Mimilie et JB actuellement en Amérique du Sud en train de faire des 7000 m ! Toi aussi Damien, on fera le sommet en hommage pour toi). C’est vraiment fou de raser ces falaises à quelques mètres. On décide de s’arrêter pour déjeuner dans une crique, on fait un super mouillage. C’est alors qu’on s’aperçoit qu’il y a un ponton avec une tonne de gens qui attendent. Seb réalise que c’est la zone d’atterrissage du ferry, plus communément appelé traine-couillons par les voileux. Putain de branleurs. Surtout qu’aujourd’hui on a fait que du moteur tellement y’avait pas de vent… On change de place, on profite de la vue. Je donne à manger aux poissons quand Seb décide de sortir sa ligne de pêche. Il est tout excité car il y a une bonne cinquantaine de poissons comestibles qui se battent pour un bout de pastèque et du fromage. Il accroche alors du saucisson à l’hameçon en se demandant si les poissons aiment ça. Moi je leur dit de partir car quelqu’un va pécher. Seb à donf, jette à l’eau son arme de chasse et ni une ni deux, tout les poissons l’on repéré et s’en vont. Pas cons les poissons…

Allez on repart, il nous reste 7 milles à faire avant de rejoindre puerto Sollers. On avance à 6 nœuds au moteur, génial. Et là « llamada général, llamada général, llamada général a todos los navigantes de la zona Menorca y Mallorca y del canal de Menorca » Oh de l’action, que se passe t’il donc ici sans un brun de vent !!

Et là, la baleine est de retour. Pas celle qui nous a volé l’ancre, la chaîne, les pinces à linge et les fourchettes. « Una balena blanca muerta a la deriva » qui l’eut cru ? Toujours est-il que cette baleine n’est pas loin de nous, à 60 minutes (cartographique) de nous. On la croisera finalement pas et arrivons à Sollers tranquillement.

 

Mallorque 147

 

Vendredi 1 octobre : journée casse

Seb me réveille de bonne heure, il a envie de naviguer.

Concernant notre organisation à bord pendant les manœuvres, je maîtrise l’embarcation pendant que Seb se charge de remonter l’ancre (on a un guideau électrique). Un ami marin Pierre nous a conseillé d’adopter ce rôle pour – il paraîtrait – des raisons de non engueulade à bord. C’est l’expérience qui parle. Nous suivons donc cette idée depuis Minorque.

Go, c’est parti pour 25 milles rien que pour sortir de la crique, très peu de vent. Pour l’instant. Un appel en visio à ma Mam qui profite des paysages côtiers de Mallorque. Ca a l’air de lui plaire ! Le vent commence à se lever et je raccroche en lui disant « Seb m’appelle, on va envoyer toutes les voiles, cool ! ». 12 nœuds de vents, parfait, le bateau avance à 5,8 nœuds. D’un coup d’un seul une rafale à 20 nœuds qui nous surprend d’autant plus que ce n’est pas une rafale, mais un bon vent en train de s’établir, ce qui suppose des rafales supérieures à venir. En bons prévoyants, on réduit notre voilure. CCRRAAQQ !!!! Merde le premier ris s’est cassé.

On prend donc le deuxième. Vu la houle, c’est peut être pas plus mal. On regarde autour de nous, on est 5 bateaux à se suivre à quelques bords près. On se fait tous une course intérieurement. Il y a un bateau plus grand que nous tous qui nous grille tous… Je regarde aux jumelles, il passe le cap en premier. Bon déjà on ne gagnera pas. On met 4 heures à parcourir 5 miles seulement, on ne peut franchement pas aller où on veut. On gardera finalement nos places respectives de départ. Pas trop de suspense !

Cette journée a été la journée casse. On a commencé par le ris, ensuite en revenant dans le cockpit ma main passe au travers de la capote avant et le must, un bout de la bande anti UV du génois déchirée à cause d’un virement de bord un peu violent. Super bilan. Et le capitaine s’est fait une petite déchirure musculaire pour arranger le tout. Demain on y retourne ou on fait une pause ??!

 

 

Samedi 2 octobre : Rangement à Andraix

Aujourd’hui on prépare le bateau pour la venue de notre ancien capitaine Alex. On a entassé pas mal de choses dans la cabine avant, entre PQ, les vélos, les sopalin, les pots de peintures et quelques oreillers. QuelleMallorque 145mission ! On en profite pour faire un gros ménage. Ca nous prend pas mal de temps cette histoire…on va faire un ravitaillement aussi et on prépare la route pour le lendemain. Départ prévu à 6h pour arriver à Palma à l’heure. On a 25 milles à faire, il faut toujours prévoir une journée de marge pour arriver en temps et en heure sauf qu’on est plus connecté en heure française !

 

Dimanche 3 octobre : Direction Palma – Retrouvailles Alex

Ouh le réveil sonne, il est 5h – que c’est dur, on se lève tant bien que mal, Seb met le nez dehors. Ca souffle déjà à 12 nœuds dans la crique. On flippe un peu que dehors ce soit pire il y a pour lundi du gros vent de prévu. On se dit que peut être il arrive en avance… je finis par me lever. On prend donc le temps de déjeuner tranquillement et on part du coup à 7h. Il ya finalement 15 nœuds de vent, on envoie toute la toile, on avance bien, on est ravis. On tire des bords évidement car on a le vent dans le nez. On arrive à 11h30 et Alex nous attend depuis une heure et demie déjà. Son avion est arrivé limite plus tôt que prévu ! On se retrouve à la capitainerie. Les retrouvailles font plaisir, c’est parti pour une semaine.

On met à profit cet aprem pour le bateau, on se retrouve avec  une liste de choses à acheter. Ca faisait longtemps tiens !

On boit l’apéro, on parle de bateaux, on se prépare un bon repas, une vraie vie de marins !

 

Lundi 4 octobre : Jour de pêche


Mallorque 027Mallorque 025Ca sent bon le café, on organise notre journée autour du ptit dej, un tour chez le ship, et on ne dépense pas trop finalement pour une fois ! On ravive l’extérieur, les boiseries, notre superbe compas a retrouvé son cuivre d’origine, le guindeau aussi. Et la grand voile a retrouvé ses ris. Je me fais une pause avec l’anglais d’à coté qui est entrain de pêcher. Il y est quand même depuis midi et il est déjà 18h30. Il a péché six poissons qu’il relâche à chaque fois (cool) mais que des petits. Je lui demande d’essayer, c’est ma fishing very first time. Trois grains de mais, je bouge la canne comme je peux au dessus d’un gros poisson, et là inattendu, le plus gros de la bande choppe l’hameçon en trois secondes ! Il s’affole carrément, ca me fait un peu mal pour lui, je lui parle pour le rassurer. On le libère, je lui jette un bout de pain pour le consoler mais après…. ils se sont passé le mot sans doute, on n’en verra plus un seul.

Faut dire que l’eau du port de Palma est franchement sombre. Il y a de tout qui flotte, du plastique, des cloppes, des canettes, même un poisson mort !

Je suis super fière de ma pêche même si c’est certainement la chance du débutant. Surtout qu’apparemment ce poisson n’a rien à faire ici et que ce n’est pas un poisson de port. Ouh je suis contente !

Demain on part à Cabrera, réserve naturelle, on pourra pêcher plein de poissons !! Blague ! Ca nous manquait déjà de naviguer. Et puis on a hâte de montrer les performances du bateau à Alex !

 

Mallorque 047

 

Mardi 5 octobre : un peu de culture dans les iles Cabrera

Ca ne sera pas pour aujourd’hui pour les performances. Pas de vent, nous partons donc au moteur, direction iles Cabrera en face de Mallorque. Une réserve naturelle qui abrite tout un tas de poissons, d’oiseaux, une tour datant du 18eme, trois petites maisons dont un bistrot et de la place pour cinquante bateaux. On est bien protégé, on se croirait sur un lac. On se baigne, on se promène et croisons des allemands, ils adorent l’Espagne visiblement, impolis au possible, ils nous répondent à notre « hola » par un « hallo ».

Putain d’allemands incapables de s’adapter à la culture dont ils squattent terre et mer. On les critique un peu et on passe à autre chose. On se refait une culture politique et historique grâce à Alex. Débats approfondis, nettement mieux que l’école.

 

Mercredi 6 octobre : Iles Cabrera à Port Jordi

On se lève un peu tard, on profite de l’endroit fabuleux ; on bosse un peu sur notre projet Entre terre et mer et on décide de lever l’ancre après déjeuner. On part du mouillage sans un coup de moteur, ca fait plaisir. Aussi aux 2 allemands d’en face qui nous regardent et nous saluent. On hisse la grand voile, on se détache de la bouée, on laisse le bateau tourner tranquillement. Dès qu’il est direction sortie de la crique, on envoie le génois, et c’est parti pour six heures de nav.

Mer tranquille force 4 à 5, on profite bien. On rejoint Port Jordi, seul un cata. On sent l’hiver arrivé. On s’apercevra en fait samedi que l’été est encore en fait bien présent. La différence ? Plus trop de touristes, les espagnols ont enfin retrouvé leurs « marques en criques »

 

Jeudi 7 octobre et vendredi 8 octobre : notre record de vitesse


Mallorque 144Ce matin ca souffle sacrément dans la crique, on décide de partir pour rejoindre Puerto Petro, (si on essaie de le dire avec l’accent et vite, ce n’est pas si facile que ca !!). On prend 2 ris à la grand voile et au génois, il y a force 6 à 7. On est au près, on avance à 6,5 nœuds de moyenne. Une petite pointe notable à 7,9 nœuds. Un record ! Les vagues grandissent, la mer s’agite, on voit l’écume des vagues qui cognent contre la coque. On s’est bien sûr vêtus de nos harnais, ça coule de sens (réfléchissez d’où vient cette expression…). Ok, peut-être qu’on flippe un peu.

Ca dure vraiment longtemps. On remonte au près. Merde on a trop remonté, on se retrouve avec 28 nœuds de vent et à devoir aller contre lui. A moins de ne pas être pressés du tout du tout.

On est fatigué, on arrive enfin à l’endroit rêvé ; l’entrée de la passe est critique, les vagues s’explosent contre les roches, ca balance dans tous les sens et il faut qu’on se fraye un chemin.

Arrivée tumultueuse, on choppe une bouée devant le port qui est minuscule, ca bouge encore dans tous les sens, impossible d’être rassuré si on reste ici… on appelle le port avec la VHF pour savoir s’ils ont de la place et surtout si on peut entrer dedans vu la taille !! C’est oui. On se croirait comme un géant qui entre dans une maison de poupées. On est soulagé, on apprécie plus que tout ce moment de calme. On va se ravitailler un peu, se balader dans la petite ville bien mignonne. On repartira que le lendemain direction Puerto Jordi, le temps passe et nous devons être à l’heure à Palma pour l’avion d’Alex.

 

Mallorque 014

 

Samedi 9 octobre : une semaine déjà

6h, on se lève un peu en retard, c’était l’heure à laquelle on devait partir. On rejoint Cala Vells, une des plus belles calas de Mallorque selon Alex. Effectivement la roche beige et la verdure nous encercle. Sans compter les 25 yachts autour de nous (eh oui c’est samedi ensoleillé) dont un tellement gros à coté de nous qui nous cache presque le soleil. Et dire que c’est meme pas un allemand ! Dessus un couple qui fait bronzette, leur yacht évidement piloté par un sbire. Les gens riches sont souvent plus beaux extérieurement que les gens pauvres. L’endroit est magnifique mis à part qu’on se croirait sur un chic parking de camping caravaning. En plus ca rime.

On repart vers 16h ; ca y’est la semaine avec Alex s’achève. Ca passe tellement vite en mer qu’on retrouve notre place de port à Palma avec la sensation de l’avoir quittée la veille.

On s’offre un diner au resto. C’est trop drôle il y a comme un homme orchestre qui anime la soirée, ça valse dans tous les sens !

 

Dimanche 10 octobre à jeudi 14 octobre : boulot sur le bateau

C’est le départ d’Alex aujourd’hui, on est toujours un peu ému de dire au revoir. On se fait un dernier déjeuner débriefing et on se retrouve avec une liste de plein de petites choses à faire sur le bateau. On hésite à partir pour Ibiza ou rester et profiter un peu du port et ses commodités. Ca faisait un mois qu’on n’en avait pas vu un seul ! Un coup d’œil à la météo nous suffit pour nous dire qu’on va rester ici le temps que la tormenta passe. Super idée car elle restera au dessus de notre tête pendant trois jours. On se lève tôt chaque jour pour faire un max de choses. Entre les averses, on répare, on nettoie, on prépare notre route à venir.

On décide mercredi de retourner à Andraix pour la traversée jusqu’à Ibiza. On part vers 16h, on arrivera à la tombée de la nuit. A un peu plus de mi-parcours, un déchirement, le génois flotte. Encore une merde !!! On le remballe, on allume le moteur. Dommage il y avait un bon petit vent qui nous aurait mené jusqu’à la crique. On arrive à 20h, Seb montera au mât demain si le temps le permet pour voir ce qu’il s’est passé et réparer….

 

Jeudi 14 octobre : Andraix, réparations….

 

Il pleut encore et encore. On s’est levé tôt en espérant pouvoir réparer la drisse de génois. On occupe notre matinée à travailler sur le blog et le projet Entre Terre et Mer. Il pleut toujours. On prépare quand même le bateau à notre prochaine traversée qui est prévue demain matin tôt. Un rayon de soleil apparaît, c’est le moment, Seb enfile le harnais, grimpe et se retrouve perché en haut du mât. La drisse n’est en fait pas cassée mais s’est juste échappée de sa manille. Pourquoi ? Bonne question, un nœud de chaise ne se défait pas si facilement que ça… Bref la drisse est dans le mât, on a « juste » à l’en sortir et l’y remettre. La sortie est facile ; Dès que le soleil perce, les occupants des bateaux voisins sortent tous le bout du nez dehors, annexe à l’eau direction la terre ferme. Il se remet à pleuvoir… Dès que le soleil réapparaît, Seb réenfile le harnais et restera perché trois bonnes heures en haut du mât, se battant avec le messager qui ne daigne pas faire son boulot : tomber dans le mât comme il faut. Moi, en bas, attends patiemment les instructions ; on s’échange des bouts, du WD 40, des tournevis, des boulons, du plomb, à l’aide de notre cher seau bleu qui nous sert de « monte-plats ». Les voisins suisses fort serviables nous demandent si on a besoin d’aide. Oui évidemment, ca fait quand même trois heures qu’on galère ; Mais comment ??  Après un combat acharné Seb abandonne même si ce n’est pas son genre et accroche la drisse rebelle de génois à la poulie du spi. C’est provisoire mais au moins on peut partir à Ibiza demain.

 

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